Rebond du BRL sur confirmation de la note investment grade

 | 24/03/2015 15:09

Rebond du BRL sur la confirmation de la note investment grade, EUR menacé

La vigueur actuelle de l'euro est jugée fragile en raison des longues négociations entre la Grèce et l'UE sans solution concrète en vue concernant le programme d'aide. Les efforts déployés pour faire avancer les discussions et le conditionnement du soutien de la BCE à un accord ravivent l'optimisme et poussent la monnaie unique à la hausse, les intervenants tablant sur le fait que ni la Grèce, ni l'UE ne veulent laisser le pays s'effondrer. Le marché semble soit exclure un Grexit, soit penser que l'impact d'un tel événement restera contenu. Il convient cependant de garder à l'esprit la possibilité d'un risque événement. Au Brésil, S&P a confirmé la note "investment grade" du pays, malgré les incertitudes persistantes autour des réformes de Dilma Rousseff.

Tsipras : le plan de sauvetage de la Grèce n'a rien d'une "success story"

Dans son discours devant le comité du Parlement européen à Bruxelles hier, le président de la Banque centrale européenne a assuré que les risques pesant sur la stabilité financière de la zone euro étaient contenus (malgré la Grèce ?), tout en répétant que la politique de la BCE devait être complétée par des réformes structurelles. "Le rétablissement du dialogue entre le gouvernement grec et les trois institutions" est nécessaire "pour offrir [...] la perspective crédible d'une conclusion réussie de l'examen dans le cadre de l'accord existant", a indiqué Mario Draghi. La BCE réinstaurera la dérogation grecque si l'examen est probant. C'est une bonne nouvelle, mais Athènes n'est pas disposée à respecter l'accord actuel. Le Premier ministre Alexis Tsipras a déclaré que "le plan de sauvetage était un effort d'ajustement sans précédent [...] mais n'a pas été un succès". Les négociations se poursuivront aujourd'hui.

Eu égard à l'assèchement des liquidités et à l'urgence, la fin du mois étant proche, la BCE a augmenté l'ELA accordé à la Grèce de 400 millions d'euro (moins que ce dont Athènes a besoin d'après des sources non citées) afin d'éviter de financer le gouvernement grec (ce qui serait contraire à la loi européenne). L'institution francfortoise a une exposition de 104 milliards d'euros à la Grèce, qui a plus que doublé depuis décembre d'après M. Draghi. Elle s'abstient à présent d'élargir les flux de crédit aveuglément, mais il lui faut veiller à ce que les négociations politiques se déroulent dans un environnement sain et sûr. Athènes doit faire face au remboursement de 2 milliards d'euros de dette vendredi (ainsi qu'au paiement des salaires des fonctionnaires et des pensions). Elle ne peut le faire qu'en refinançant ses bons du Trésor, la BCE ayant cessé de financer les banques grecques en février. Cela donne aux banques grecques le choix entre participer à une levée de fonds ou laisser le pays faire défaut. Tel est le risque. La courbe souveraine hellénique témoigne de l'appel d'urgence sur les marchés monétaires : plus de segment court et un retournement parfait de la partie longue.

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S&P confirme la note "investment grade" du Brésil

Le BRL a surperformé ses homologues émergents après la confirmation par S&P de la note BBB- du Brésil, en catégorie "investment", sur des attentes de la poursuite des efforts visant à resserrer la discipline fiscale pendant le deuxième mandat de Dilma Rousseff. Le réal a ainsi bénéficié d'un gros coup de pouce, d'abord parce que cette décision a dissipé la menace croissante d'une dégradation en catégorie spéculative. Ensuite et surtout, parce que le simple risque d'une dégradation suffit à entraîner des ajustements sur le moyen/long terme des portefeuilles d'investissement, ce qui a clairement pénalisé la devise brésilienne au cours des trois dernières semaines. La baisse de la valeur collatérale d'un actif en catégorie spéculative incite les investisseurs à se tourner vers les actifs notés "investment grade" afin d'optimiser le rendement de leur portefeuille. Les perspectives stables de S&P ont donc fait gagner 3.14% au réal face au dollar hier. Les volatilités élevées continuent toutefois de détériorer le ratio risque/rendement des positions longues de carry à court terme et devraient renforcer les supports dans la zone 3.00/10. Selon nous, Mme Rousseff devra déployer davantage d'efforts et prendre quelques mesures concrètes pour regagner la confiance des investisseurs et voir les capitaux revenir au Brésil. Le rebond du réal est donc jugé temporaire. Le 25 mars, le Conseil monétaire national devrait relever l'objectif de taux d'intérêt de long terme de 50 points de base à 6% malgré l'aggravation du ralentissement économique.