Rebond des obligations pétrolières

 | 22/08/2016 12:15

La volatilité reste de mise sur les marchés pétroliers. Après avoir touché un plus haut de deux mois vendredi soir, le baril de brut coté à New York perdait près de 2% à l’ouverture des bourses européennes.

Ce coup d’arrêt intervient après six séances consécutives de hausse, une première depuis mars, qui avait permis au pétrole de signer un gain de 20% depuis son point bas début août. Ce lundi matin, le baril pour livraison en septembre s’affichait à 47,70 dollars.

Comme d’habitude, ce sont essentiellement les spéculations qui sont à la base de ces fortes variations.

Car si les investisseurs ont été rassurés par l’annonce de la baisse des stocks de brut américains mercredi, c’est davantage l’espoir d’un accord sur les quotas de production qui ont soutenu les cours.

h2 Réunion de l'Opep fin septembre/h2

Un accord qui pourrait voir le jour en marge du forum international de l’énergie fin septembre à Alger, où les États membres de l'Opep ont prévu de se réunir.

Selon Chakib Khelil, ministre algérien de l’Énergie, 'toutes les conditions pour un accord sur les quotas sont réunies, (...) alors que de grands producteurs comme l’Iran et l’Arabie saoudite ont atteint un pic de production'.

Pour rappel, l'Opep vise à réguler les cours pétroliers en instaurant des quotas de production. Détenant près de 80% des réserves mondiales et constituant 46% de la production, ses membres tentent de se mettre d'accord sur la quantité de pétrole à produire et influence en ce sens les prix.

Mais pour l’heure, rien ne dit qu’un accord sera entériné afin de ré-équilibrer l’offre et la demande, d’autant que le Nigéria, dont la production a fortement diminué en raison des nombreux conflits qui ravagent le pays, a déjà écarté l’éventualité d’un tel accord.

En outre, les cours de l'or noir étaient orientés à la baisse ce lundi, suite à des informations faisant état d'une prochaine hausse de la production irakienne, deuxième plus grand producteur mondial.

Les transactions de pétrole se faisant en dollars, l'évolution du billet vert devra également être tenue à l'oeil. Son évolution par rapport aux monnaies des pays producteurs affecte en effet les décisions de l'Opep. Ainsi, lorsque le dollar baisse, les États de l'Opep voient leurs revenus diminués, ce qui réduit leur pouvoir d'achat puisqu'ils continuent à vendre leur pétrole en dollars. A l’inverse, un renforcement du dollar a tendance à penser sur les cours, étant donné que sa hausse rend le brut plus cher pour les acheteurs dotés d'autres monnaies de réserve, ce qui a tendance à faire baisser ses cours.

h2 Les obligations pétrolières en hausse/h2
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En tous les cas, la récente remontée des cours a soutenu les actions des entreprises pétrolières, l’indice du secteur ayant repris plus de 2% depuis le début du mois. Sur le marché obligataire aussi, les cours ont progressé.

Parmi d’autres, l’obligation 2018 du pétrolier britannique Petrofac (LON:PFC) se traite désormais au-dessus du pair avec un rendement annuel affiché à 3,25% par 2.000 dollars (rating BBB- chez Standard & Poor’s).

L’obligation 2023 émise par le fournisseur d'équipements de forages pétroliers en mer Transocean se traite au-dessus de son prix d’émission à un cours indicatif de 99,50%, ramenant son rendement annuel à 9,10% (rating spéculatif BB- chez Standard & Poor’s).

Citons également l’obligation à long terme émise par Kinder Morgan (NYSE:KMI), l’entreprise spécialisée dans la gestion des terminaux pétroliers et des pipelines. Remboursable en 2046, elle se traite sous les 96% du nominal avec un rendement annuel supérieur à 5% (rating BBB- chez Standard & Poor’s).