Procter & Gamble : Le succès de la restructuration devrait alimenter la hausse

Au cours des deux dernières années, le fabricant du savon à vaisselle Dawn, des essuie-tout Bounty et des dentifrices Crest a constamment augmenté ses ventes, aidé par son innovation, son marketing et une structure organisationnelle simplifiée.

En octobre, P&G a déclaré que ses ventes organiques, qui excluent des éléments comme les acquisitions et les fluctuations des devises, ont augmenté de 7 % au cours de son premier trimestre d'exercice, ce qui montre que la société poursuit sur sa lancée après avoir atteint au trimestre précédent la croissance organique des ventes la plus rapide en plus de dix ans.

Mais le rythme de croissance de P&G est inhabituel pour une entreprise qui fabrique des produits de consommation courante dans des catégories où la concurrence est intense et les marges sont faibles. Pour un grand géant de la consommation de base comme P&G, il est anormal de s'attendre à un trimestre en dents de scie à chaque fois.

Au cours de la même période, Kimberly-Clark Corporation (NYSE:KMB), fabricant de Kleenex et de Huggies, a enregistré une croissance organique des ventes de 4 %, tandis que Reckitt Benckiser (LON:RB) (NYSE : RBGLY), fabricant britannique du nettoyant Lysol et du détergent Woolite, a enregistré une croissance organique décevante de seulement 1,6 %.

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Ces préoccupations ont amené certains investisseurs à remettre en question les valorisations élevées de P&G et son potentiel de hausse après un rallye aussi rapide et puissant.

Aujourd'hui, P&G se négocie à 23,42 fois les bénéfices à terme, contre une moyenne d'environ 20 fois sur cinq ans. Au cours de la dernière décennie, le titre n'a jamais présenté un multiple des bénéfices à terme aussi élevé. Pour mettre les choses en perspective, Alphabet (NASDAQ:GOOGL) et Facebook Inc (NASDAQ:FB) devraient voir leurs bénéfices augmenter de plus de 20 % par rapport à la croissance à un chiffre de P&G. Ces titres technologiques à forte croissance se négocient à environ 24 fois les bénéfices à terme.

Un autre facteur qui pourrait réduire la pression sur les actions de P&G est que, en raison de leur nature défensive, elles ont attiré beaucoup de liquidités l'an dernier, car la crainte d'une récession mondiale s'est accrue dans le contexte de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Une fois que ce différend sera réglé ou que les risques pour la croissance s'estomperont, les investisseurs pourraient à nouveau déplacer leurs fonds vers des actifs plus risqués, ce qui nuirait aux actions de P&G.

Ces préoccupations pourraient être valables pour les investisseurs à court terme, mais nous pensons que mesurer le rendement des actions de P&G sur la base de ces paramètres ne donne pas une image réelle du potentiel de croissance de la société. Ce qui alimente les gains du cours de l'action, c'est le succès de la stratégie de redressement de la société pour faire face à l'évolution des besoins des consommateurs et prendre de l’avance sur ses concurrents.

Sous la direction de David Taylor, chef de la direction, P&G, dont le siège social est à Cincinnati, a réduit sa liste de marques de 175 à 65, en se concentrant sur les 10 catégories de produits où la marge est la plus élevée. Au cours de ce processus, la société a également supprimé 34 000 emplois par le biais d'une combinaison de ventes et de rachats de marques, ainsi que de fermetures d'usines, ce qui a réduit les coûts de plus de 10 milliards de dollars.

Ces mesures aident clairement l'entreprise à chercher à obtenir des prix plus élevés pour ses produits malgré un contexte inflationniste très bénin. P&G a commencé à appliquer des hausses de prix progressives l'été dernier après avoir échoué à relancer la croissance en faisant le contraire. Le changement de stratégie de prix sera terminé d'ici février, ce qui pourrait faire augmenter les prix de 4 % à 10 % sur des produits comme les marques Pampers, Bounty, Charmin et Puffs.

Goldman Sachs (NYSE:GS), tout en améliorant sa notation sur P&G l'an dernier, a tenté d'apaiser les craintes de surévaluation en soulignant la forte dynamique de croissance des ventes organiques de la société qui pourrait se poursuivre au cours des trois prochaines années.

"Nous croyons qu'une grande société mondiale de produits de base comme celle-ci a un rôle à jouer dans les portefeuilles des investisseurs et nous soulignons que PG demeure la société mondiale de biens de consommation emballés à grande capitalisation cotée en bourse aux États-Unis la plus sous-pondérée parmi les fonds communs de placement" a estimé Goldman Sachs dans une note.

L’action de P&G reste notre choix préféré parmi les entreprises de biens de consommation. Il s'agit de l'un des plus importants payeurs de dividendes aux États-Unis, avec un versement annuel de 2,98 $ par action pour un rendement de 2,6 %, et un historique difficile à égaler. Le fabricant de couches Pampers a augmenté son dividende pendant 62 années consécutives. Maintenant que la croissance est de retour, les investisseurs devraient s'attendre à des hausses de dividendes plus importantes et nous ne voyons guère de raison d'abandonner cette grande entreprise de consommation, même si son titre connaît une certaine faiblesse.

Auteur:: Investing.com