Priorité au désendettement chez Altice, le point sur l’obligation Altice France 2,5%

 | 22/08/2023 12:22

Patrick Drahi, à la tête du groupe Altice (AS:ATCA), tente de désamorcer le scandale venu du Portugal et qui éclabousse ses sociétés. Il faut dire que le milliardaire français, fondateur et dirigeant du géant des médias et des télécoms, a tout intérêt à rassurer ses créanciers, lui qui a eu recours en bonne partie à l’endettement ces dernières années pour faire grandir son groupe.

Le scandale est venu du bras droit même de Patrick Drahi, Armando Pereira, lequel est accusé de corruption, fraude fiscale et blanchiment d’argent. L’annonce de l’interpellation de Pereira à la mi-juillet a mis la pression sur la dette du groupe. Au point qu’Altice France a publié le 20 juillet un communiqué pour rassurer les marchés. Et le  milliardaire français en en personne est monté au créneau, à l’occasion de la publication ce mardi 8 août des résultats trimestriels d’Altice France, la maison-mère de SFR (EPA:SFRGR), le deuxième opérateur télécom français.

Patrick Drahi a annoncé qu’Altice France allait faire du désendettement sa priorité, selon des déclarations rapportées par L’Usine Digitale. La piste de la cession des centres de données (data centers) figure parmi les pistes envisagées, selon le communiqué des résultats trimestriels. En parallèle, Altice France compte aussi poursuivre l’extension de la maturité moyenne de sa dette. La maison-mère de SFR compte aussi accorder un attention particulière aux dettes arrivant à échéance 2025 et en 2026.

La seule structure Altice France (SFR, BFM, RMC) affichait une dette nette proche de 24 milliards d’euros à la clôture du deuxième trimestre. Parmi les obligations émises pour financer cet endettement figurent, l’obligation au coupon de 2,5% et d’une échéance fixée au 15 janvier 2025. Preuve de la prudence des investisseurs, elle se négocie désormais aux alentours de 92,29% du nominal, correspondant à un rendement de 8,45%. C’est un rendement élevé qui reflète non seulement la prime de risque liée au contexte actuel mais aussi le rating « B- » chez Standard & Poor’s, dans la catégorie spéculative.