Potentiel limité des couvertures de short EUR

 | 13/03/2015 14:37

La monnaie unique a vécu une semaine extrêmement volatile. L'EUR/USD a dévissé de plus de sept figures (pic hebdomadaire à 1.1241, creux hebdomadaire à 1.0495) depuis lundi, jour où la Banque centrale européenne a commencé ses rachats d'obligations souveraines. L'institution a acquis 9.8 milliards d'euros de dette, allant des triple A allemandes aux périphériques plus risquées, d'une maturité moyenne de neuf ans, au cours des trois premiers jours du QE. Le programme d'assouplissement quantitatif vise à augmenter le bilan de la BCE de 60 milliards de dette souveraine par mois jusqu'à septembre 2016 (et au-delà si nécessaire). Des rumeurs évoquent la possibilité d'une nouvelle réduction du taux de dépôt afin d'élargir l'éventail d'actifs éligibles au programme, ce dernier ne permettant pas les achats d'obligations dont le rendement est inférieur au taux de dépôt (-0.20%).

Cela étant, le plongeon de l'EUR/USD tient davantage à la prophétie auto-réalisatrice des traders ciblant clairement les 1.05, puis la parité. Le premier objectif a été atteint pour être suivi d'un rebond, les conditions extrêmes de survente ayant déclenché des couvertures de short. La correction est aussi saine qu'indispensable pour laisser le RSI se reprendre après son enfoncement à 15%. Les jours à venir pourraient également s'avérer compliqués pour l'euro, qui abordera la semaine du verdict du FOMC sans qu'un accord ait été trouvé avec la Grèce.

La tension monte entre la Grèce et l'Allemagne. Athènesdemande le paiement des réparations pour les dommages subis pendant la deuxième guerre mondiale et s'est plainte officiellement du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, tandis que Berlin exige la mise en œuvre des réformes et de la discipline fiscale après avoir prêté 240 milliards d'euros au profit du redressement de la Grèce via les fonds d'aide.

Nous voyons des volatilités bilatérales à l'approche de la réunion du FOMC des17 et 18 mars. Après les excellents chiffres de l'emploi américain de février, les faucons de la Fed ont poussé les rendements US au-delà des 2% et le DXY à 100 pour la première fois depuis mars 2013. Les taux souverains US et les marchés des changes répercutent l'abandon potentiel du mot "patient" de la communication de la Fed la semaine prochaine, ce qui serait perçu comme un pas concret vers une normalisation au second semestre 2015. D'après les probabilités implicites actuelles, la possibilité d'une action en septembre est en train d'être intégrée. Cette semaine, le président de la Fed de Dallas Richard Fisher a appelé à une normalisation anticipée et graduelle, plutôt que tardive et accélérée. Ces propos ont renforcé l'appétit pour le dollar. Bien que M. Fisher plaide en faveur d'un processus lent, peu importe pour les cambistes, dont le souci principal est de savoir dans quel délai le premier relèvement des taux interviendra, et non ce qui se passera ensuite.

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Tandis que les traders amplifient leurs positions short EUR/USD sur le découplage BCE/Fed, le principal risque à court terme pour les paris courts à effet de levier est que la Fed reste "patiente", ce qui pourrait se traduire par un rallye de soulagement dans la deuxième moitié de la semaine.

Timide reprise de l'EUR/GBP

Après avoir touché 0.70143 le 11 mars, l'EUR/GBP remonte timidement vers les 0.71500, en parallèle avec la dépréciation de la livre. La formation hier d'une ligne d'avalement haussier est cependant menacée par la figure du pendu, signe que la demande se dissipe déjà. Nous voyons un potentiel haussier limité pour l'EUR/GBP, avec de solides offres sur 0.72000/0.72486 (optionalité / Fibonacci à 23.6% du repli de de décembre 2014 – mars 2015). Côté baisse, le support des 0.70 reste difficile.