Pétrole : un puits sans fond ?

 | 29/11/2018 08:33

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Depuis son « top » de début octobre dans la région des 87$, le pétrole (plus précisément le Brent) a dévissé de quelque 30% en cassant tous les supports intermédiaires.

Avant cette débâcle, les opérateurs et leurs positions étaient ultra haussiers, à des niveaux d’engagement rarement atteints, mais vous connaissez la musique : il n’y a rien de plus dangereux qu’un marché pour lequel le consensus est fortement haussier (ou baissier).

Quand tout le monde est déjà acheteur, plus personne n’achète (puisque c’est déjà fait), et à l’apparition du premier flux vendeur, le marché n’arrive plus à absorber les ordres de vente. Partant, une consolidation s’amorce.

▶ La hausse des carburants est d’abord la conséquence d’une spéculation effrénée !
Rien de bien méchant au début, mais si la consolidation parvient à atteindre les zones où sont positionnés les stops des acheteurs, ces ordres de protection se déclenchent puis se transforment en ordre de vente. Il en résulte un effet « boule de neige » qui génère une pression à la vente d’autant plus forte que le consensus de la veille était haussier. A l’arrivée, nous en sommes quitte pour un joli plongeon « technique ».

Mais allez expliquer tout cela à madame Michu, veuve et retraitée, qui doit remplir sa cuve de fioul pour pouvoir se chauffer cet hiver. Allez lui dire que tout cela n’est « que » la conséquence d’une spéculation effrénée sur les marchés dérivés et que le prix de l’une des matières premières les plus importantes de la planète est soumis aux aléas des positions de trading…

Bon, je m’égare, mais si il y a des « gilets jaunes » parmi les lecteurs, j’imagine qu’ils apprécieront eux aussi l’effet… hausse des carburant.

▶ Un rebond technique est fortement probable
Revenons maintenant à nos moutons – les suiveurs de consensus – et observons le mouvement actuel. Après un plongeon de 30% en moins de deux mois, le marché a selon moi été saigné à blanc. Les grosses positions acheteuses ont été débouclées, le terrain a été nettoyé et le consensus est résolument vendeur.

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Techniquement, il est probable que l’on ait touché le fond. Et quand on touche le fond, on pense au rebond.

Graphiquement, ce qui est ici non pas probable, mais certain, c’est que le Brent (ici le Brent Future) a touché une zone de double support constituée d’une part de l’oblique du canal haussier (en bleu) et d’autre part du support graphique horizontal « S » (en vert). Les deux se regroupent sur les mêmes niveaux et avec le même timing (la pastille verte).