NZD en recul, rapport ADP dans la mire

 | 02/04/2014 13:48

Le kiwi est la monnaie du G10 accusant le plus fort recul face au dollar aujourd'hui. Sa chute du sommet de 32 mois atteint hier résulte essentiellement des résultats médiocres des enchères de produits laitiers sur Global Dairy Trade. Bien que les niveaux techniques clés n'en aient pas été affectés cette nuit, le NZD/USD poursuit son repli dans les échanges européens de la matinée. Au Royaume-Uni, le ralentissement du PMI de la construction a limité le rebond de Londres à 1.6664, mais la tendance reste positive. Concernant les cross EUR, les traders continuent d'écarter l'hypothèse d'une action accommodante de la BCE lors de sa réunion de jeudi. Pendant la séance new-yorkaise, l'attention se tournera vers le rapport ADP sur l'emploi privé en mars. Les chiffres des créations d'emplois non agricoles et du chômage US sont attendus vendredi.

NZD : affaissement après un pic de 32 mois

Le NZD/USD a inscrit un pic de 32 mois à 0.8702 hier, mais sa progression a été stoppée par les résultats médiocres des enchères sur Global Dairy Trade. La baisse des prix au comptant et à terme des produits laitiers s'accélère depuis mi-février et les enchères d'hier ont enregistré la plus forte chute depuis mi-2010. Cette nouvelle n'augure manifestement rien de bon pour le premier marché d'exportation de la Nouvelle-Zélande, mais son impact devrait rester limité sur la dynamique haussière du kiwi, dans la mesure où l'on anticipe de nouveaux relèvements des taux de laRBNZ lors des prochaines réunions de politique monétaire, ce qui est, selon nous, une raison plus durable d'être long sur le NZD.

Les données CFTC du 25 mars révèlent une augmentation sensible des longs spéculatifs sur le NZD, à leur plus haut depuis mai 2013. Bien que ce volume élevé accroisse l'ampleur de dégagements potentiels, la tendance ascendante plus large laisse entrevoir un renforcement du kiwi (en ligne avec la politique monétaire de la RBNZ). A court terme, le repli du kiwi sur les enchères de produits laitiers continue en Europe et devrait conduire à des ajustements de positions à New York. Une clôture journalière sous 0.8605 se traduira probablement par la poursuite de la tendance baissière avant la publication des chiffres de l'emploi US vendredi. La première ligne de support devrait intervenir à 0.8544/55 (plus haut d'octobre 2013 et MM21), puis 0.8502 (plus bas du 20 mars). Côté hausse, l'objection suivant est porté à 0.8745 (Fibonacci à 123.6% de la hausse d'août-octobre 2013). Des demandes d'options avec expiration vendredi sont placées sur 0.8475 et 0.8550, en attente d'activation avant le week-end.

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La Fed s'efforce de modérer les attentes "hawkish"

Lors de la réunion tenue le 19 mars par le FOMC, la présidente de la Fed a pris les marchés à contre-pied en retirant les seuils de chômage et d'inflation du pilotage des anticipations et en déclarant que le premier relèvement des taux interviendrait environ six mois après la fin du "tapering", soit à mi-2015. Les marchés ayant précédemment tablé sur fin 2015 / début 2016, le durcissement de ton de Janet Yellen (que l'on rangeait jusque-là dans le camp des "colombes") a immédiatement entraîné une hausse de 7 points de base des taux US à 2 ans (mouvement intraday le plus important depuis 2011) et de 16 pb de ceux à 5 ans, d'où une nette pentification du segment court de la courbe des taux US. Si de nombreux présidents d'antennes de la Fed ont soutenu l'accélération de la normalisation de la politique monétaire, le FOMC n'a guère apprécié la hausse brutale des rendements. Pour la juguler, Mme Yellen a récemment affirmé que le soutien de la Fed à l'économie restait nécessaire eu égard au ralentissement du marché du travail, propos qui ont peu fait réagir les investisseurs. Les chiffres de l'emploi attendus vendredi sont au centre de l'attention cette semaine, mais nous ne nous attendons pas à ce qu'ils déclenchent les fortes volatilités vues par le passé, puisque Mme Yellen les a dissociés de la feuille de route de la Fed (sauf en cas de chiffres chocs). Les marchés tablent sur la création de 200 000 emplois non agricoles en mars, contre 175 000 en février, et sur un taux de chômage de 6.6% (contre 6.7% précédemment).