Nette hausse des rendements des obligations minières

 | 28/07/2015 10:01

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La forte baisse ces dernières semaines des matières premières se traduit par une nette hausse des rendements obligataires des groupes miniers. Aucun acteur n’est épargné, qu’il soit noté « Investment Grade » ou « High Yield ».

Le ralentissement plus marqué que prévu de l’économie chinoise semble provoquer un changement structurel sur le marché des matières premières, écrit le Financial Times.

Le taux de croissance soutenu de la Chine combiné à sa politique monétaire expansive a dopé le secteur minier ces dernières années, encourageant les entreprises du secteur à émettre de la dette pour financer leur plan d’expansion. Ces opérations ont été d’autant plus facilitées qu’à l’autre bout du spectre se trouvaient des investisseurs prêts à se positionner sur du papier plus risqué, mais également plus rémunérateur.

h2 La Chine rebat les cartes/h2

Cependant, la contraction de l’économie chinoise est venue rebattre les cartes sur le marché des matières des premières. Ce n’est guère étonnant quand on sait par exemple qu’avec une population représentant 20% de la population mondiale, la Chine accapare 45% de la production mondiale de cuivre. Les aciéristes chinois achètent pour leur part 60% de la production de minerais de fer, la plupart venant du Brésil et d’Australie. Autant dire qu’une baisse de régime de Pékin provoque quelques remous sur le marché des produits de base.

Et les investisseurs ne devraient pas trop compter sur des mesures de soutien de la part de la Chine pour inverser la vapeur, expliquait récemment The Guardian. En 2009, Pékin avait lancé d’importants travaux d’infrastructures, ce qui avait soutenu les prix des produits de base. Mais cette mesure a ses limites et la Chine est actuellement confrontée à un endettement important, souligne le quotidien britannique. Ceci sans compter avec la débâcle boursière de ces dernières semaines.

Matière première Cours au 1er janvier Cours d'aujourd'hui Evolution
Cuivre 6.359 dollars 5.190 dollars - 18,3%
Or 1.192 dollars 1.096 dollars - 8%
Pétrole (NY) 58 dollars 47 dollars - 18,9%
Acier 609 dollars 465 dollars - 23,6%
Zinc 2.183 dollars 1.958 dollars - 10,3%
h2 La Fed ajoute à la pression/h2
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A cela s’ajoute la perspective de voir la Banque centrale américaine (Fed) remonter ses taux d’intérêt. Les transactions sur matières premières étant majoritairement libellées en dollar, le renforcement du billet vert sur fond de possible hausse des taux de la Fed rend les achats moins attractifs, ce qui pèse sur la demande.

Bref, si « les groupes miniers ont pu se concentrer sur la croissance de leur chiffre d’affaires durant les années du boom des matières premières maintenant, avec la baisse des prix, il va être nécessaire de se focaliser sur les fondamentaux de l’activité : la stratégie et les coûts de production », constate Rob Clifford, analyste de la Deutsche Bank, dans les colonnes du Financial Times.

h2 AngloGold, Glencore, Nyrstar.../h2

Les analystes s’attendent malgré tout à une divergence des performances parmi les groupes miniers, dès lors que certains cours des matières premières se stabilisent voir rebondissent avant les autres.

Pour les investisseurs qui estiment que la baisse récente est une occasion de se positionner sur les entreprises minières à travers le marché obligataire, plusieurs pistes existent.

Il y a par exemple cette obligation AngloGold Holdings Plc d’une maturité égale au 15 avril 2020 et au coupon de 5,375%. Elle est actuellement disponible à 95,12% du nominal par coupure(s) de 1.000 dollars. Son rendement est de 6,59% pour un rating « BB+ » (High Yield).

Glencore Funding LLC est également présent sur cette échéance (16 avril 2020) avec une obligation au coupon de 2,875%. Son rendement est de 3,85% sur base d’un coupon de 2,875%. La différence de rendement avec AngloGold s’explique notamment par un rating de qualité supérieur : « BBB » (« Investment Grade »). La coupure de négociation est ici de 2.000 dollars.

Emise début juin, l'obligation (5,125% - 2020) du premier sidérugiste mondial ArcelorMittal se traite quant à elle sous le pair à 98,90% du nominal. Son rendement annuel est porté à 5,375%. La coupure est fixée à 2.000 dollars avec un rating « BB » chez S&P.

Pour ces trois lignes obligataires, la devise d’émission (le dollar) implique logiquement un risque de change.

En euros, citons également l’obligation 8,50% - 2019 de l’entreprise d'exploitation minière et de raffinage Nyrstar, leader dans le marché du zinc et du plomb. Elle se traite au-dessus du pair à 103,50%, ce qui porte son rendement annuel à plus de 7%. L'métteur n'est autre que Nyrstar Netherlands (Holdings) BV, une filiale garantie par Nyrstar NV notée « B- » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s. L’investissement minimum s’élève à 100.000 euros.