L’Italie, prochain domino de la crise ?

 | 13/06/2012 14:13

Deux à trois jours après avoir rendu publique une solution bancale pour aider l’Espagne à renflouer ses banques, les parties impliquées dans le sauvetage ont fourni des détails très attendus sur l’exécution du plan en vue de rassurer les marchés. Ces derniers ont montré quelques signes de soulagement illustrés par la clôture des Bourses dans le vert hier, le FTSE 100 progressant de 0,76 % et le DJIA de 1,31%, malgré les mises en garde répétées de Fitch sur l’objectif budgétaire de l’Espagne et la situation européenne. L’indice dollar est resté inchangé, laissant penser que la propension au risque n’est pas en chute libre, mais plutôt en mode consolidation dans l’attente des résultats des élections du 17 juin. Le VIX, mesure de la volatilité journalière, a confirmé ce diagnostic dans la mesure où il est en recul mais se maintient fermement au-dessus de sa moyenne mobile à 55 et 100 jours.

Les investisseurs sont désormais focalisés sur l’Italie, prochain domino susceptible de tomber. Avec le Japon et la Grèce, la péninsule transalpine croule sous l’un des ratios dette/PIB les plus élevés du monde, son endettement atteignant 1900 milliards d’euros. Les données collectées en 2011 par le FMI place toutefois ce pays en tête du G7 en termes de dettes des ménages/PIB et de revenus disponibles, à 57,3 % et 84 % respectivement. Les ménages italiens semblent donc afficher des bilans sains, composés en grande partie d’actifs non financiers. Au niveau des entreprises, la dette des sociétés non financières est inférieure à la moyenne européenne d’après l’OCDE. L’Italie est donc en meilleure santé que ne l’étaient les pays périphériques quand ils ont été contraints de demander de l’aide. Les marchés s’attendent cependant à ce que le resserrement budgétaire programmé frappe de plein fouet les secteurs de la production et de l’emploi, ce qui mènerait le pays à son quatrième trimestre consécutif de récession depuis le troisième 2011. De plus, les réformes structurelles prévues par Mario Monti pour assouplir le marché du travail pourraient être reportées, voire passer aux oubliettes, compte tenu des élections d’avril 2013.

Dans son programme de stabilité et de réforme, la Commission européenne a estimé que le projet d’ajustement de l’Italie était crédible sauf nouvelle détérioration des conditions des marchés financiers, laquelle paraît inévitable au vu du risque de sortie de la Grèce et de la fragilité de l’Espagne. Toujours ferme, l’EURUSD a connu une deuxième journée consécutive de hausse et s’échangeait près des plus hauts intraday à 1,2540. De son côté, Rome a réussi son adjudication de BOT à 12 mois en levant le montant souhaité de 6,5 milliards d’euros mais en concédant des taux élevés, soit 3,972% contre 2,340 % en avril. L’émission d’obligations allemandes à 10 ans s’est également soldée par des rendements en hausse, soit 1,520 % contre 1,470 % précédemment, ce qui réduit l’écart avec les périphériques (les taux espagnols à 10 ansont perdu 16 points de base depuis hier). La RBNZ doit annoncer sa décision de politique monétaire à 21h GMT. Le consensus pense qu’elle maintiendra son taux directeur au niveau bas record de 2,50% pour aider l’économie à résister à la tourmente.

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