L’Espagne, nouvelle star de la croissance européenne ?

 | 15/06/2017 11:58

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Hier, nous vous expliquions que les Américains avaient une vision biaisée et négative de l’Europe. Mais nos signaux et nos recherches nous indiquent l’inverse. L’Europe a une croissance finalement correcte et stable, en amélioration, et parmi les pays de la zone euro, nous avons détecté un pays qui s’en sort remarquablement bien et devrait devenir une des stars de la croissance européenne : l’Espagne. Poursuivons aujourd’hui notre analyse.

Il est important de noter tout d’abord que la participation à la main-d’œuvre est en hausse, en Espagne. Une économie ne peut progresser qu’avec un accroissement de la main-d’œuvre et de la productivité. L’US Bureau of Labor Statistics (service des statistiques de l’emploi) a annoncé que la participation à la main-d’œuvre avait chuté de 62,9% à 62,7%, aux Etats-Unis, ce qui est très mauvais signe. La situation est à l’opposé, en Europe. La soi-disant « austérité », en Europe, a été violemment critiquée par les économistes néo-keynésiens, de 2010 à 2015. Toutefois, Alberto Redondo, analyste de notre bureau espagnol (Investor Global) nous fait part de ce qui suit :

« … contrairement à la France ou à l’Italie, le gouvernement conservateur espagnol s’est conformé aux lignes d’austérité défendues par Bruxelles et Berlin : la baisse du déficit a généré une baisse des intérêts des Bons du trésor espagnols, ce qui réduit encore plus le déficit. La conséquence de cette politique saine est une robuste croissance économique que d’autres pays européens ne parviennent pas à égaler. »

Ce que les intellectuels ont appelé « austérité » était en fait de la prudence budgétaire. Aujourd’hui, le ratio dette/PIB de l’Espagne est inférieur à celui des Etats-Unis, de la Chine et du Japon. De plus, une étude réalisée par Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart montre de façon convaincante que des ratios dette/PIB extrêmement élevés font obstacle à la croissance et ne la propulsent pas, contrairement à ce que disent les Keynésiens et les partisans de la Théorie monétaire moderne. C’est dans ce contexte que l’Espagne et la zone euro sont capables d’avoir une croissance plus élevée que celles des Etats-Unis, de la Chine et du Japon. L’un des signaux intéressants provenant d’Espagne est la chute du cours de l’action de Banco Popular (MC:POP) – l’une des plus grandes banques d’Espagne – illustrée dans le graphique ci-dessous. Depuis début mars, le cours de l’action a chuté de 0,94 € à 0,31 €, ce qui place le titre en situation de krach. Si Banco Popular ne faisait pas partie des banques « too-big-to-fail », une telle baisse présagerait une faillite ou un rachat extrêmement dilutif.

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