Les biotechs ont-elles leur place en Bourse ?

 | 23/02/2024 13:14

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Les biotechs n’ont pas beaucoup brillé sur les marchés depuis la fin de la période Covid. Investir en Bourse sur ces valeurs n’est pas sans risque : Eric Lewin souhaite mettre les investisseurs particuliers en garde sur ces sociétés souvent compliquées à analyser, et qui ont fait perdre beaucoup d’argent à leurs actionnaires…

S’il est un secteur en Bourse qui reste vraiment sous pression depuis des années , c’est bien celui des valeurs biotechnologiques.

En effet, lorsqu’on regarde par exemple l’indice Next Biotech, il y a de quoi être stupéfait par ses contre-performances.

Il a ainsi cédé 33 % en l’espace de trois ans, quand dans le même temps, le CAC 40 prenait 34 %. Le secteur a vraiment été massacré…

Sur la cinquantaine d’entreprises composant l’indice, deux ont été liquidées, à savoir Lysogène et Pixium Vision (EPA:ALPIX), tandis que douze sociétés ont perdu plus de 90 % de leur valeur, parmi lesquelles Neovacs, Pharnext ou encore Biophytis (EPA:ALBPS) avec des baisses supérieures à 99 %…

Seulement quatre d’entre elles sont en territoire positif sur la période, ce qui prouve la grande problématique de ce secteur, pourtant si important pour les avancées médicales de toute sorte.

Globalement, ces entreprises n’ont pas délivré de performances intéressantes. Certaines ont même connu des échecs successifs sur leurs différentes molécules, ce qui a entraîné des problèmes de crédibilité et de financement… ainsi, pour pouvoir continuer ou espérer survivre, beaucoup d’entre elles ont fait des placements de type Ocabsa, ce qui leur a permis de tenir… tout en ruinant leurs actionnaires !

Je ne cesse d’ailleurs de combattre ces produits de financement ultra spéculatifs. Je pense même que les biotechnologiques n’ont strictement rien à faire en Bourse.

Biotechs : des procédures longues, une analyse complexe
En fait, quand un laboratoire souhaite sortir un médicament, il doit passer par différentes phases jusqu’au lancement effectif… La procédure peut prendre dix ans, du lancement de la seule molécule à la commercialisation. Tout commence avec la phase I, censée évaluer la sécurité du médicament. Elle comporte une analyse clinique sur vingt à cent bénévoles. La phase II, elle, est plutôt celle de l’efficacité et de l’évaluation de la qualité sur un échantillon plus important, entre cent et trois cents personnes. Les évènements s’accélèrent en phase III, où l’on mesure l’intérêt thérapeutique du médicament sur un échantillon de plusieurs milliers de personnes, ce qui coûte en général une fortune.

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Mais outre l’aspect financier, je considère que les biotechs n’ont pas leur place en Bourse car les actionnaires sont bien souvent des profanes, incapables d’analyser à leur juste valeur telle ou telle avancée.

J’ai toujours dit que si l’on n’était pas médecin, chercheur ou pharmacien il était impossible de savoir si telle ou telle molécule avait une vraie justification thérapeutique.

Peu d’individus n’ont pas été séduits par le cœur artificiel de Carmat, mais nombreux ont été déçus par le parcours boursier apocalyptique de l’action de cette société…