Les achats d'actifs de la BCE submergent les marchés obligataires européens

 | 15/09/2020 11:22

La Banque Centrale Européenne (BCE) fait de son mieux pour stimuler l'économie de la zone euro grâce à divers programmes d'achat d'actifs, mais elle a un travail beaucoup plus difficile que la Réserve Fédérale américaine à cet égard.

Alors que la Fed doit travailler avec un marché obligataire profond et liquide, y compris les 20 000 milliards de dollars de titres du Trésor en circulation, la BCE doit s'occuper des marchés obligataires sous-développés de l'Europe.

L'Allemagne, la plus grande économie du bloc, s'enorgueillit de ne pas avoir eu à émettre de nouvelles dettes ces dernières années et tous les pays de la zone euro sont limités dans leurs emprunts par les limites de la dette publique et des déficits budgétaires imposées par l'adhésion à la monnaie unique.

Cette année est différente, bien sûr, en raison de l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les économies nationales. L'Allemagne connaît un déficit budgétaire et emprunte davantage en 2020, mais sa dette reste inférieure au plafond de 60 % prescrit dans le pacte de stabilité et de croissance.

L'Italie, en revanche, fait plus que doubler sa limite autorisée avec une dette publique de 134 % du PIB. Le pays a été invité à réduire cette dette en maintenant son déficit budgétaire annuel sous le plafond de 3 %. L'Italie a affiché un déficit admirable de 1,6 % l'année dernière et visait un déficit de 2,2 % cette année avant que la pandémie ne frappe. Elle s'attend maintenant à un déficit supérieur à 11 % du PIB.

Malgré cela, les pays de la zone euro ne peuvent pas suivre l'appétit de la BCE pour les achats d'obligations. La semaine dernière, le Wall Street Journal a publié un tableau indiquant que la banque centrale a dépensé 676 milliards d'euros en obligations d'État jusqu'à présent cette année, contre 367 milliards d'euros en nouvelles émissions. Le gros titre indiquait que la BCE étouffe les marchés des obligations d'État en Europe.

Sinon, comment l'Italie pourrait-elle obtenir un rendement d'environ 1 % sur ses obligations à 10 ans, un rendement qui ne semble riche que si on le compare au rendement à 10 ans de l'Allemagne, qui est de près de moins 0,5 % sur une échéance comparable ?