L'énorme rallye du Nickel pourrait encore s'accentuer avec les sanctions contre la Russie
Investing.com | 02/03/2022 12:32
Il s'agit d'un de ces métaux industriels qui ne fait généralement pas l'objet d'autant de presse que, par exemple, le cuivre, l'aluminium ou le palladium.
Pourtant, le nickel devrait faire l'objet de plus de gros titres maintenant pour deux raisons :
- C'est le deuxième marché le plus performant de la Bourse des métaux de Londres cette année.
- Il pourrait voir ses prix augmenter à court terme grâce à la pression exercée sur la Russie, l'un de ses principaux producteurs.
La semaine dernière, le nickel a atteint son plus haut niveau depuis près de 11 ans, à 25 625 dollars la tonne, sur le LME, en raison de la diminution des stocks de métal dans les entrepôts agréés par la bourse et en réponse à la litanie des sanctions internationales visant la Russie en raison de son invasion de l'Ukraine.
Le nickel figurait parmi les produits de base soustraits à de puissants gains de prix par Goldman Sachs alors que le raid russe en Ukraine s'intensifiait cette semaine.
Graphiques avec l'aimable autorisation de skrcharting.com
Utilisé entre autres dans l'acier inoxydable et les batteries rechargeables, le nickel est le deuxième métal le plus gagnant du LME pour 2022. Il a gagné 25,9 % depuis le début de l'année, juste derrière les 26,4 % enregistrés par l'aluminium.
Les prévisions selon lesquelles l'offre de nickel ne suffira pas à répondre à la demande en croissance rapide de l'industrie des véhicules électriques ont permis au métal de gagner 40 % sans interruption au cours des six derniers mois.
Maintenant, avec l'intensification de la crise entre la Russie et l'Ukraine et les sanctions qui empêchent Moscou d'accepter des paiements internationaux pour ses échanges de matières premières, le nickel pourrait aller beaucoup plus loin. Il existe un écart de 90 % entre son prix actuel et son record de 49 675 dollars établi en avril 2007.
Le nickel est "l'une des principales matières premières liées à la Russie étant donné son importance pour l'approvisionnement", a déclaré Ryan McKay, stratège en matières premières chez TD Securities, cité dans un article de Bloomberg du 22 février.
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Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.Télécharger maintenant"Les derniers événements maintiennent donc le risque d'approvisionnement pour le métal particulièrement élevé, d'autant que les stocks sont déjà à des niveaux très bas."
Les stocks de nickel au LME sont tombés à leur plus bas niveau depuis 2019, avec un backwardation abrupt - lorsque les prix au comptant sont beaucoup plus élevés que les prix à terme - indiquant des fondamentaux très serrés, a noté Bloomberg.
La quantité annuelle de nickel extraite en Russie a été estimée à 250 000 tonnes métriques en 2021, marquant une baisse par rapport à l'année précédente, selon les données de Statista.
Entre 2017 et 2018, la production de nickel à travers la Russie a augmenté de près de 60 000 tonnes métriques. Avec 7,5 millions de tonnes métriques de réserves de nickel, la Russie est le quatrième pays le plus riche en ce métal.
En outre, la Russie est le troisième producteur de nickel issu des mines, après l'Indonésie et les Philippines. En 2020, la valeur du nickel et des produits du nickel exportés par la Russie était la plus élevée au monde, soit environ 3 milliards de dollars. Le Canada et les États-Unis se sont classés deuxième et troisième, respectivement.
La plus grande entreprise productrice de nickel en Russie est Nornickel, également connue sous le nom de Norilsk Nickel. Elle a produit environ 172 400 tonnes métriques de nickel en 2020.
Nornickel possède des réserves de nickel sur la péninsule de Taymyr en Sibérie et sur la péninsule de Kola dans le nord-ouest de la Russie. En outre, la société possède une usine de raffinage de nickel en Finlande et est copropriétaire d'un site de production de nickel en Afrique du Sud. Le revenu total de Nornickel, qui produit également d'autres métaux tels que le palladium et le cuivre, a dépassé 15,4 milliards de dollars en 2020.
Au moment de la rédaction de cet article, le nickel de référence à trois mois sur le LME était à 26 123,50 dollars.
D'un point de vue technique, le métal a le potentiel immédiat de gagner près de 3 000 dollars supplémentaires, et 6 000 dollars de plus si la hausse se poursuit, pour atteindre 9 000 dollars, soit 35 % de plus, a déclaré Sunil Kumar Dixit, stratège technique en chef chez skcharting.com.
Il a déclaré que le nickel a accumulé une forte dynamique après une longue consolidation au sein de la formation d'un large triangle ascendant et un breakout qui s'est produit à 21 000 $.
"La bande de Bollinger moyenne à 21 400 $ devrait fournir un soutien pour reprendre son mouvement haussier pour un nouveau test du niveau de 26 000 $ et s'étendre à la zone cible de rupture du triangle ascendant de 28 500 $ à 29 000 $", a déclaré Dixit. Il ajoute :
"Une forte réaction d'achat au-dessus de cette zone peut inciter le métal à faire un autre grand bond vers 35 000 $."
Mais le rallye du nickel de ces six derniers mois a également soulevé quelques drapeaux de surachat qui pourraient se renforcer si le soutien de la saga Russie-Ukraine s'estompe, met en garde Dixit.
La lecture stochastique de 75/65 était positive pour le nickel, mais il a également présenté un indicateur de force relative suracheté à 72, ce qui soutient une correction à court terme et montre une bougie baissière sur le graphique hebdomadaire, dit-il.
"Une cassure en dessous de la moyenne mobile exponentielle à 5 semaines de 24 000 $ devrait provoquer un renversement à court terme pour retester le point de rupture de 21 000 $", a déclaré Dixit.
"Ces grands changements sont soumis à la façon dont la situation géopolitique se déroule dans le temps".
Avertissement : Barani Krishnan utilise un éventail de points de vue différents des siens pour apporter de la diversité à son analyse de tout marché. Par souci de neutralité, il présente parfois des opinions contraires et des variables de marché. Il ne détient pas de position sur les matières premières et les titres sur lesquels il écrit.
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