Le rand sud-africain bien orienté après la démission de Jacob Zuma

 | 16/02/2018 09:06

La devise sud-africaine progresse légèrement sur le marché des changes face au dollar et à l’euro, après que le controversé Jacob Zuma, chef de l’Etat depuis neuf ans, ait annoncé sa démission. Cyril Ramaphosa, qui a pris les rênes de l'ANC en décembre dernier, lui succède jusqu'aux présidentielles de 2019.

Poussé vers la sortie de toute part, Jacob Zuma n’a eu d’autre choix que d’annoncer sa démission mercredi soir. L'ANC, parti au pouvoir en Afrique du Sud qu’il présidait encore il y a quelques semaines, l‘avait sommé de démissionner, sans quoi il aurait soutenu la motion de défiance présentée devant l’Assemblée nationale par l’opposition.

Le glas a dès lors sonné pour Jacob Zuma dont les deux mandats successifs à la tête du pays auront été jalonnés de scandales et de tumultes politiques. Il semble très clairement que l’affaire « Nkandla », se référant à l’utilisation de quelque 20 millions d’euros d’argent public pour rénover sa résidence privée, ait marqué une rupture au sein de son clan politique.

Zuma paie également ses relations controversées avec les Gupta, une riche famille d’hommes d’affaires d’origine indienne auquel il aurait des années durant, ouvert en grand les portes de l’Etat.

II est par ailleurs désigné comme le principal coupable de la débâcle électorale de l'ANC, qui réalisa aux municipales de 2016 son plus mauvais score national depuis l'avènement de la démocratie en 1994, au point de perdre le contrôle de Johannesburg et Pretoria, passées aux mains de l’opposition.

Une humiliation allait en suivre une autre. En décembre dernier, lors de l’élection de la présidence de l’ANC qui devait désigner le successeur de Jacob Zuma, son ex-femme Nkosazana Dlamini-Zuma, qu’il soutenait, perd face à Cyril Ramaphosa.

h2 Rétablir la confiance des marchés /h2

La nomination d’un nouveau dirigeant à la tête du parti fondé par Nelson Mandela aura au moins eu le mérite de lever l’incertitude politique et de stopper la dépréciation du rand, comme le soulignait le gouverneur de la Banque centrale du pays en marge du sommet de Davos il y a quelques semaines.

Outre faire définitivement oublier les scandales de corruption, Cyril Ramaphosa devra également rétablir la confiance des investisseurs étrangers à l’égard de l’Afrique du Sud, des investisseurs qui ont au pire fui le pays, au mieux stoppé l’afflux de capitaux au regard des scandales de corruption à répétition.

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Ancien syndicaliste et homme d'affaires, Ramaphosa devra également retrouver la confiance des agences de notation, lesquelles ont abaissé drastiquement la note de la dette souveraine ces derniers mois, au point de la faire basculer en territoire spéculatif.

Résorber un chômage record de 30% de la population active sera également au cœur des élections présidentielles de l’année prochaine, au même titre que la relance d'une croissance atone.

h2 Quelques idées d'investissement/h2

Les investisseurs souhaitant se positionner sur le rand sud-africain, trouveront de nombreuses idées dans notre sélection d'obligations, comme par exemple le nouvel emprunt KfW au coupon de 7,5% remboursable en 2022. L'obligation disposant du meilleur rating possible (AAA chez Standard & Poor's), le risque est essentiellement porté sur la devise.

Il est par ailleurs possible d'investir dans des obligations d'entreprises sud-africaines, libellées en dollar. On peut ainsi citer l’obligation remboursable en 2021 assortie d’un coupon fixe de 5,75% de la compagnie Eskom, qui fournit 95% de l’électricité en Afrique du Sud et 45% de celle en Afrique. A noter que les obligations Eskom ont lourdement chuté à la mi-novembre, après un avertissement de l'entreprise étatique indiquant qu’elle faisait face à de sérieux problèmes de liquidité.

Autre exemple, la souche obligataire à maturité juillet 2022 au coupon de 4% de la société ferroviaire et logistique Transnet, qui se traite à 96,87% du nominal, soit un rendement de 4,75%. La société a été épinglée ces derniers mois dans le cadre d’un trafic d’influence touchant le géant allemand du logiciel SAP (NYSE:SAP) et la richissime famille Gupta.