Le QE de la BCE renforce la demande de TRY, BRL

 | 23/01/2015 13:20

Les principales banques centrales s'écartent de la normalisation de politiques alors que le ralentissement mondial de l'inflation - dangereusement proche de la déflation - amène les décideurs à s'éloigner de tout resserrement des taux. En revanche, la hausse-surprise des taux canadiens, danois et turcs cette semaine, le net revirement vers une politique accommodante de la part de la BoE, associés à un important programme de QE de la BCE maintiennent les conditions de liquidité très favorables pour les acteurs du marché. Le sentiment de goût pour le risque encourage les spéculateurs à tirer parti de l'écart de taux. Parmi les monnaies à haut rendement, citons la lire (malgré une réduction de 50 points de base cette semaine) et le réal (renforcé par une augmentation de 50 points de base).

La vente massive générale de l'EUR a déclenché un nouveau signal sur la paire EUR/TRY. Le cross devrait en outre s'attaquer à la zone d'offre de 2,5848/2,6673 (double sommet de 2011 / Fibonacci à 38,2% du rallye de mai 13 - jan 14). Avec la cassure du support des 3,00 par la paire EUR/BRL, nous anticipons l'extension du mouvement baissier à 2,8897 (plus bas de sept 2014), puis à 2,8135 (Fibonacci à 50% de la forte chute de 2008-2010).

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La BCE dévoile le programme de QE

La BCE a annoncé le programme tant attendu de QE en plus des TLTRO et les programmes d'achat de titres privés lancés au dernier trimestre de 2014. Le nouveau programme de QE prévoit des achats d'obligations d'État et de titres d'institutions européennes d'une valeur de 60 milliards d'euros par mois de mars 2015 à septembre 2016. Ce programme s'élève à 1,14 milliard d'euros, un chiffre chiffre supérieur aux estimations du marché qui tablait sur 750 milliards d'euros - 1 000 d'euros dans le scénario d'un partage des risques avec les banques centrales nationales (BCN). Le système euro supportera les 20% du risque et le reste sera supporté par les BCN. La BCE va acheter des obligations investment grade uniquement, et les achats ne dépasseront pas 25% de la dette de l'émetteur et 33% de la dette totale de l'émetteur. L'opération sera « menée jusqu'à ce que [...] l'ajustement soutenu de la trajectoire de l'inflation soit cohérente avec l'objectif de parvenir à des taux d'inflation proches de 2% sur le moyen terme ». Cela signifie que ce programme d'assouplissement quantitatif devrait ramener le bilan de la BCE vers les niveaux de 2012 tel que déclaré précédemment. Alors qu'un renforcement des mesures de relance n'est pas écarté pour pousser l'inflation vers l'objectif de 2% après septembre de l'année prochaine.

Les perspectives d'inflation nécessitaient une réponse d'orientation vigoureuse, a déclaré Draghi dans son discours hier à Francfort, les swaps d'inflation 5y5y ayant chuté au-dessous de 1,5% à la mi-janvier. L'efficacité du programme de la BCE demeure incertaine cependant, étant donné qu'une transition saine envers l'économie réelle est essentielle pour amener la liquidité à renforcer l'activité économique. Cela nécessite des réformes structurelles et une consolidation budgétaire favorable à la croissance. Draghi met en garde que ce serait une grosse erreur pour les pays d'utiliser le programme à des fins d'expansion budgétaire.

L'énigme grecque

Les obligations grecques seront, en principe, admissibles après le rachat 2010-2012 SMP, ce qui signifie d'ici le mois de juillet. Cependant, la situation politique en Grèce reste très incertaine avant les élections du 25 janvier, car le parti anti-européen Syriza vient en tête dans les sondages électoraux. Le PM Samaras a déclaré dans son discours à Thessalonique que le pays risque d'être exclu du programme d'assouplissement quantitatif si l'examen du plan de sauvetage n'est pas concluant. La Grèce a besoin de s'accorder sur l'extension du programme d'aide avant le 28 février afin de recevoir un paiement de l'aide de 7,2 d'euros et aussi pour bénéficier du programme de QE. Nous pensons qu'à ce stade, une coalition avec Syriza sera au cœur des élections du 25 janvier et tempérera les spéculations sur la sortie de la Grèce.

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