Le prix du Café chute aussi vite qu'il a bondi

D'un point de vue technique, le café arabica se trouve déjà dans un marché baissier, ayant perdu les 20% nécessaires pour passer de son plus haut niveau de près de sept ans de 2,152 dollars la livre le 26 juillet à 1,716 dollars à la clôture de lundi sur ICE Futures US.

Pourtant, il n'est pas juste de parler de marché baissier, étant donné qu'il conserve encore quelque 14 % de sa hausse initiale entre les semaines du 4 et du 18 juillet.

La hausse de l'arabica s'est interrompue pour la même raison qui l'a fait grimper : la crainte d'un gel des récoltes.

Alors qu'à la mi-juillet, on craignait que le sud du Minas Gerais, la principale région productrice de café du Brésil, ne soit frappé par un froid intense qui pourrait endommager la récolte à venir, ces derniers jours, on s'est inquiété du fait que le froid avait été exagéré et que le marché était suracheté.

Jack Scoville, analyste en chef des cultures chez Price Futures Group, courtier de Chicago, a exposé la situation dans un message publié lundi :

"La menace de gel au Brésil est passée avec quelques dégâts. On s'attend maintenant à ce que les températures se réchauffent un peu. Le marché s'était négocié en forte hausse en début de semaine en raison des températures glaciales dans les zones de culture brésiliennes en début de semaine dernière et des prévisions d'augmentation en fin de semaine dernière."

Selon M. Scoville, il est peut-être encore trop tôt pour faire une croix sur les dommages causés par le gel, ce qui signifie que le marché pourrait rebondir dans les jours à venir. "On ne connaît pas encore l'étendue des dégâts mais les idées sont qu'une partie importante de la récolte a été touchée", a-t-il dit, ajoutant que la coopérative de café Minasul au Brésil a estimé qu'un quart de la récolte pourrait être en jeu.

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"C'est la période de floraison pour la prochaine récolte et les fleurs gelées vont tomber des arbres".

Les commentaires de Scoville rejoignent ceux de Drew Lerner, président de World Weather, cité par Bloomberg, qui a déclaré que le gel avait atteint pendant la nuit environ 80 % du sud du Minas Gerais, mais que l'impact était moindre que ce que l'on craignait. La région pourrait connaître des "gelées éparses" samedi et dimanche. La plupart des régions productrices de sucre et d'agrumes ont été épargnées par les pires mesures, et tout impact a probablement été localisé, a déclaré M. Lerner.

Carlos Mera, responsable de la recherche agricole chez Rabobank International, a déclaré dans le même rapport Bloomberg :

"Les pertes éventuelles liées à l'événement d'aujourd'hui seront très limitées. Cependant, nous voyons encore un certain potentiel de gelées dans les trois prochains jours."

Même avec la baisse de vendredi, les consommateurs pourraient encore voir les prix du café augmenter dans les cafés et les supermarchés, alors que les prix alimentaires mondiaux en général sont en hausse, a ajouté Bloomberg.

Mais que signifie cet effondrement pour les investisseurs dans les ICE Futures d'arabica ?

Comme nous l'avons dit dans un rapport du 27 juillet, les graphiques techniques suivis par Investing.com indiquent une correction d'abord avant que l'arabica ne poursuive sa hausse, suggérant une opportunité d'achat sur le creux de la vague pour ceux qui sont prêts à attendre.

Le creux de la vague est certainement arrivé ; les acheteurs potentiels doivent-ils appuyer sur la gâchette maintenant ou attendre davantage ?

Comme l'a prévu le chartiste technique Sunil Kumar Dixit dans nos perspectives du 27 juillet, le sommet de près de 7 ans de 2,152 $ pour l'arabica avait plus de chances de descendre vers la moyenne mobile exponentielle de cinq ans de 1,89 $ et le support horizontal statique de 1,69 $.

"Dans l'immédiat, il est plus probable que le café subisse une correction naturelle des prix avant de franchir 2,25 $, le niveau atteint en 2014", a déclaré Dixit de SK Dixit Charting.

Mardi, avant l'ouverture, l'arabica s'établissait à 1,7295 dollar la livre - encore un peu loin de l'objectif de baisse de 1,89 à 1,69 dollar visé par Dixit.

Mais les graphiques de Dixit indiquent également une autre rupture vers le haut, si les préoccupations concernant les dommages importants causés à la récolte brésilienne réapparaissent et provoquent un resserrement mondial de l'offre de café.

Après tout, le Brésil représente 40 % de la production mondiale de café et constitue la principale source de grains d'arabica pour des chaînes renommées telles que Starbucks Corporation (NASDAQ:SBUX) et Tim Hortons.

"Sur le canal supérieur, le café peut certainement s'étendre jusqu'au record de 3,06 $ atteint en mai 2011", a déclaré Dixit dans ses perspectives.

Avertissement : Barani Krishnan utilise un éventail de points de vue différents du sien pour apporter de la diversité à son analyse de tout marché. Par souci de neutralité, il présente parfois des opinions contraires et des variables de marché. Il ne détient pas de position dans les matières premières et les titres sur lesquels il écrit.

Auteur:: Investing.com