Le dollar néo-zélandais chutera de 10-15 % en 2014

 | 04/02/2014 15:48

Soutenu par les anticipations d'un relèvement des taux d'intérêt par la Reserve Bank of New Zealand (RBNZ) en 2014, le dollar néo-zélandais (NZD) était une des devises les plus performantes l'année dernière. Tandis que les dollars canadien et australien ont perdu plus de 11 et 17 % de leur valeur contre le dollar américain sur les douze derniers mois, le "kiwi" ne s'est déprécié que d'environ 2 % durant la même période.

Aujourd'hui, le dollar néo-zélandais se trouve dans une situation périlleuse alors qu'il garde sa valeur uniquement grâce aux attentes d'une hausse des taux de la RBNZ cette année. La semaine dernière, la banque centrale a répété son intention de relever son taux directeur, actuellement à 2,50 %, alors que le gouverneur Graeme Wheeler et ses collègues prévoient une accélération de l'inflation dans les mois à venir.

Jusqu'ici, les marchés semblent accepter l'hypothèse d'une hausse des taux en Nouvelle-Zélande comme une certitude. Mais s'ils se trompent, et si les fondamentaux changent radicalement cette année, nous devrions voir un effondrement de la demande qui soutient encore le kiwi. Tel était le cas pour le dollar canadien qui profitait des spéculations d'une hausse des taux de la Banque du Canada en 2011 (on s'est vite rendu compte à quel point c'était peu probable vu la conjoncture économique mondiale à cette époque-là). Et puis nous avons vu le résultat d'une situation où les traders continuaient à acheter le dollar australien pour leurs stratégies de carry trade alors que la Reserve Bank of Australia (RBA) abaissait ses taux d'intérêt.

Toutes choses égales par ailleurs, je vois le dollar néo-zélandais surévalué par rapport à la majorité des devises majeures sur le Forex. En analysant les fondamentaux du kiwi ainsi que les graphiques des prix ces dernières semaines, je suis arrivé à la conclusion que le dollar néo-zélandais devrait perdre au moins 10 % de sa valeur cette année pour rattraper son retard avec ses homologues australien et canadien. Voici les raisons qui me font croire que le kiwi va se déprécier autant :

h3 1. La conjoncture chinoise et le risque systémique/h3

45 % des exportations de la Nouvelle-Zélande sont parties vers la Chine en 2013, grâce notamment à une forte demande des produits laitiers néo-zélandais. Comme la Chine est le partenaire commercial le plus important de la Nouvelle-Zélande, il n'est pas difficile d'arriver à la conclusion qu'une dégradation de la conjoncture chinoise pénalisera énormément l'économie néo-zélandaise. Il est à noter que le gouvernement chinois est en train de durcir la réglementation en vigueur sur le lait pour nourrissons, et les fabricants de lait en poudre devront solliciter une nouvelle autorisation d'ici la fin du mois de mai pour commercialiser leurs produits en Chine.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

Depuis la crise financière en 2008, nous avons vu un ralentissement de la croissance en Chine pendant que le gouvernement de Pékin a pris des mesures pour mettre le pays sur une voie plus durable sur le long terme. Pourtant, la possibilité d'un "atterrissage difficile" avec un net ralentissement est toujours un vrai risque pour la Chine non seulement, mais pour le monde entier.

La Chine a un problème avec la dette, surtout sur le marché immobilier. Tout le monde le sait, mais peu s'en inquiète réellement. Et pourtant, l'endettement en Chine représente un vrai risque systémique du fait de l'importance de l'économie chinoise dans le commerce international. En cas de dégradation de la conjoncture chinoise, on parlera sans doute d'une contagion vers les pays industrialisés alors que les économies émergentes sont déjà sous pression.

Comme le graphique ci-dessous le montre, l'ampleur de la construction de nouveaux logements en Chine (une bonne partie des "villes fantômes") ces dernières années a entraîné une forte augmentation des flux de trésorerie liés aux dépenses d'investissement de capital (CAPEX).