Le dollar, valeur refuge

 | 21/05/2012 16:54

Séance calme vendredi, où tous les regards sont restés rivés sur l’entrée en Bourse de Facebook. De nombreux marchés en chute libre ces deux dernières semaines ont pu souffler un peu, à l’image de l’or, l’argent et l’euro qui ont progressé respectivement de 1,12 %, 2,57 % et 0,63 % face au dollar. Le retournement tient en partie à la baisse de l’indice Philly Fed, l’un des baromètres de l’activité économique américaine, signe que la monnaie de réserve mondiale présente plus de risques que les marchés ne le pensaient. Ce recul a ravivé les anticipations d’une nouvelle phase de soutien à l’économie par la Fed. Le WTI n’a cependant pas réussi à surfer sur le rebond, touchant un creux de six mois avant de clôturer à 91,33. Un plus haut de 22 ans des stocks américains explique peut-être le découplage du pétrole par rapport au reste des matières premières, bien que les sociétés de services énergétiques et logistiques Enbridge et Enterprise se préparent à inverser l’acheminement via le pipeline Seaway de 500 miles pour réduire l’excédent de Cushing Oklahoma. Entré dans une tendance baissière depuis début mai, le pétrole a commencé à renverser la vapeur aujourd’hui. Concernant la Grèce, le communiqué du G8 de samedi a exprimé le souhait de la voir rester dans la zone euro, tout en appelant Athènes à respecter ses engagements. La réunion des 8 principales économies de la planète a été dominée par un sentiment pro-croissance, ce qui isole la chancelière allemande Angela Merkel, tenante de l’approche pro-austérité. Le nouveau président français François Hollande a été soutenu par Barack Obama qui a reconnu l’émergence d’un consensus en faveur d’une promotion accrue et immédiate de la croissance et de la création d’emploi dans le cadre des réformes structurelles et budgétaires. A côté de la volonté politique de maintenir la Grèce au sein de l’UE, plus de 50 % des investisseurs continuent de tabler sur son départ d’après un sondage effectué par Bloomberg le 10 mai. Autrement dit, alors que les dirigeants politiques et les banques centrales sont partagés entre inquiétude et attentisme, les marchés financiers ont choisi leur camp. La semaine à venir devrait dévoiler une amélioration en glissement mensuel de l’activité manufacturière et de l’immobilier aux Etats-Unis. N’oublions pas que si la reprise américaine reste lente, elle n’en progresse pas moins et témoigne d’une stabilisation dans le secteur du logement. Le panorama économique est nettement meilleur qu’en Europe, où le PIB, soutenu par d’excellentes statistiques allemandes, est resté inchangé au premier trimestre 2012, ou encore en Asie dont les économies dépendent de l’Europe, l’un de leurs trois grands débouchés d’exportations. Nous pensons donc que le billet vert gardera son statut de valeur refuge et continuera de s’apprécier face à ses principaux rivaux.

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