Le coût de la grève

 | 26/05/2016 09:49

Le FMI a revu récemment à la hausse sa prévision de croissance pour la France en 2016 à « près de 1,5% » mais celle-ci pourrait être de nouveau abaissée dans les mois à venir si la grève s’éternise et touche de plus en plus de secteurs de l’économie. Il est encore beaucoup trop tôt pour estimer l’impact sur la croissance de la grève. Toutefois, on peut se référer à l’exemple de la grève dans les transports de 1995 pour avoir une première idée. A l’époque, la grève avait duré 16 jours ouvrés, paralysant une grande partie du pays. Elle fit chuter le PIB de -0,2% sur le trimestre selon l’INSEE. L’impact a été ensuite lissé sur l’année. En fait, les grèves ont des conséquences macroéconomiques plutôt limitées. Dans les services, les journées de grève correspondent à des pertes sèches pour le secteur mais, dans l’industrie, on constate que le retard de production lié aux grèves est rapidement rattrapé dans les jours suivant la reprise du travail. Le vrai problème concerne le préjudice moral qui en résulte. En effet, la France envoie aux investisseurs étrangers l’image d’un pays impossible à réformer qui fait face à une obstruction constante des corps intermédiaires, ce qui n’est pas complètement une caricature. Ce préjudice moral a toutefois un effet de court terme et pèse moins dans les décisions d’investissement que la flexibilité du marché du travail ou encore la stabilité fiscale, deux angles de réforme qui sont incontestablement essentiels dans les années à venir pour que la France demeure un pays attractif pour les investisseurs étrangers.h2 Les derniers faits marquants :/h2

Léger mieux au niveau du commerce international qui commence à s’étoffer depuis le début de l’année (voir graphique ci-dessous). Toutefois, la tendance qui s’amorce est encore fragile et l’évolution actuelle dépendra en grande partie de la situation des pays émergents dont la hausse des exportations au T1 a été un élément de soutien pour l’économie mondiale.