Le calme règne sur les marchés avant la réunion historique du FOMC

 | 16/12/2015 13:52

h2 Japon : baisse de l'activité manufacturière (par Yann Quelenn)

Le PMI flash Nikkei (indice des directeurs d'achat) a reculé à 52.5 contre 52.6 en novembre. Il redescend vers le niveau des 50, signe qu'une récession n'est peut-être pas loin. Notons toutefois qu'une lecture au-dessus de 50 est synonyme d'expansion.

En début de semaine, l'enquête Tankan a fait apparaître une amélioration de l'optimisme économique. Les dépenses d'équipement et de consommation ont dépassé les attentes et tiré le PIB à la hausse. Les traders examineront de près les chiffres du PIB T4, qui mettront en lumière la nature réelle de la tendance économique en cours. D'autres indicateurs positifs offriraient un répit au Premier ministre Shinzo Abe et éviteraient au gouverneur de la BoJ Haruhiko Kuroda d'avoir à prendre des mesures supplémentaires d'assouplissement.

Nous restons haussiers sur le dollar face au yen, en raison des incertitudes persistantes quant à l'état de la troisième économie mondiale. La décision du FOMC devrait en outre donner un coup de pouce au dollar.

h2 Verdict du FOMC (par Peter Rosenstreich)/h2

Nous voici enfin au Jour J. Les places financières s'affichent en hausse, mais les monnaies et les matières premières sont globalement stables dans l'attente du grand rendez-vous de ce mercredi. Impatiemment attendue et exagérément montée en épingle, la réunion du FOMC devrait déboucher sur la première hausse de taux en neuf ans. Un relèvement de 25 pb étant déjà largement intégré, les investisseurs seront surtout attentifs aux indications concernant les prévisions économiques et la nouvelle trajectoire de resserrement, soit les "points bleus". Si la conférence de presse retiendra toutes les attentions, la simple annonce d'une remontée des taux devrait déclencher une volatilité importante (n'oubliez pas que la plupart des traders en exercice aujourd'hui n'ont jamais vu la Fed augmenter ses taux). Selon nous, Janet Yellen mettra l'accent sur le rythme graduel des relèvements et l'effet du cours du dollar sur les décisions, tout en soulignant les perspectives généralement accommodantes. Il sera difficile d'évaluer un mouvement directionnel prolongé du dollar, mais nous nous attendons à un renforcement du billet vert dans le sillage de l'annonce. Les positions pré-FOMC ont été shorts sur l'USD face à ses homologues du G10, alors que la présidente de la Fed pourrait se montrer un peu moins dovish sur les perspectives économiques US, laissant entrevoir un rythme plus rapide de hausse des taux (les marchés des taux sont positionnés sur des courbes peu profondes, les rendements US ayant évolué dans un range étroit ce mois-ci, bien que les taux aient bondi au cours des dernières 48 h). Nous restons constructifs sur le dollar, notamment face aux devises émergentes et liées aux matières premières, sous l'effet des événements de ce mercredi, surtout si l'appétit pour le risque reste limité (la volatilité s'accroît partout). L'EUR/USD n'a pas réussi à clôturer au-dessus de la MM200j à 1.1035, suggérant un essoufflement et un risque de nouveau recul vers le support des 1.0880.

h2 Montée du risque sur le crédit à haut rendement (par Peter Rosenstreich)/h2
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Nous ne sommes pas convaincus que les marchés mondiaux se stabiliseront après la décision du FOMC, aussi les traders devraient-ils rester aux aguets. Les fluctuations inquiétantes des spreads de crédit à haut rendement (et la fermeture de Third Avenue) mettent en évidence l'anxiété du marché de la dette face à l'adaptation à la nouvelle ère du resserrement. Comme le Financial Times l'a souligné aujourd'hui, le marché des obligations spéculatives, qui représente 1300 milliards de dollars, s'est lourdement appuyé sur l'injection d'argent bon marché. Si seuls les secteurs de l'énergie ont été vraiment affectés jusqu'ici, nous craignons que les faillites s'enchaînent au fur et à mesure de l'augmentation rapide du coût de financement.