La valeur de la semaine : RWE

 | 18/05/2017 12:21

Focus ce jeudi sur le conglomérat RWE (DE:RWEG), deuxième société allemande de services aux collectivités et plus gros producteur européen d’énergie à partir du charbon.

Fondé en 1898 et basé à Essen, le groupe est désormais articulé autour de quatre grandes divisions : « Lignite et Nuclear » qui rassemble la production d’électricité à partir du lignite et des combustibles nucléaires; « European Power », soit la génération d’électricité à partir du gaz, du charbon et de biomasse à destination des marchés de référence que sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Belgique, « Supply & Trading » qui est composée des activités de négoce d’énergie et « Innogy », la filiale (à hauteur de 76,8% depuis l’introduction d’une partie du capital en Bourse en octobre 2016) où est logé tout ce qui a trait aux énergies renouvelables, à la gestion du réseau et aux services à la clientèle particulière.

Contribution positive de la filiale Innogy

La contribution d’Innogy aux résultats a permis à RWE de prendre un bon départ cette année, comme en témoigne la progression de 10% du bénéfice net à 946 millions d’euros, malgré un chiffre d’affaires en recul de 2,7% à 13,3 milliards, selon un communiqué de l’entreprise. Le management du groupe de Essen estime que 2017 devrait être une meilleure année par rapport à 2016, confirmant son intention de verser un dividende de 0,5 euro par action au titre de 2017. Il avait fait l’impasse sur celui-ci en 2016, comme en 2015, après une nouvelle année marquée par de lourdes pertes liées à d’importantes dépréciations d’actifs, des charges de restructuration et un transfert de 6,8 milliards d’euros dans un fonds destiné à financer la sortie du nucléaire en Allemagne. Ces dépenses sont à l’origine de la perte annuelle de 5,7 milliards, selon les résultats présentés en février dernier.

La sortie du nucléaire dégrade la rentabilité

Comme E.ON (DE:EONGn), ENBW ou encore Vattenfall, RWE a souffert ces dernières années de la décision de l’Allemagne de démanteler les 17 centrales nucléaires du pays pour en finir avec cette énergie d’ici 2022. En outre, les mesures prises par Berlin en faveur du renouvelable, prioritaire sur le réseau allemand et largement subventionné, ont fait chuter les prix de l’électricité de gros, grevé la rentabilité des centrales classiques et plombé les finances des grands groupes historiques.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

En réponse, RWE a pris la décision de se scinder en deux, conservant ses activités de production traditionnelle d’énergies et plaçant dans la nouvelle entité Innogy ses activités de réseaux, de distribution et d’énergies renouvelables. La mise en Bourse d’Innogy et la vente d’actions RWE a permis au groupe allemand de ‘solder en une fois sa contribution au fonds de sortie du nucléaire allemand et de réduire sa dette nette de 2,8 milliards à 22,7 milliards d’euros à la fin de l’année dernière’.

Ces initiatives et les derniers résultats trimestriels ont visiblement été appréciés par les actionnaires. L’action RWE a nettement progressé ces derniers jours à la Bourse de Francfort, gagnant au total 38% à 16,32 euros (cours de clôture du 16 mai) depuis le 1er janvier et portant la capitalisation boursière de l'entreprise à 9,8 milliards. L’action a dépassé l’objectif de cours moyen de 15,99 euros des analystes répertoriés par Bloomberg. Parmi ceux-ci, 14 sont à l’achat, 12 à conserver et 4 à vendre.