La situation se complique pour la BNS

 | 28/08/2014 15:48

La bonne tenue des statistiques suisses et le risque géopolitique ont favorisé le franc face à l'euro. C'est cependant la perspective du lancement d'un QE par la BCE qui préoccupe la BNS. L'EURCHF sous 1.2100 laisse entrevoir un test du "plancher" des 1.2000. A en juger par les récentes déclarations de l'institut d'émission helvétique, ce niveau sera protégé par des fonds illimités, l'inflation ne montrant aucun signe de progression. Toutefois, compte tenu de la dilatation du bilan, la défense du plancher devra s'appuyer sur des taux d'intérêt négatifs, outre des ventes de CHF. La mise en place d'un véritable programme de rachats d'actifs par la BCE, de l'ordre de 1000 à 2000 milliards d'euros, suscitera des doutes sur la viabilité du taux de change minimum. Les membres de la BNS doivent probablement appeler de tous leurs vœux une hausse de la croissance des salaires aux Etats-Unis.h2 BoE : le resserrement n'est peut-être pas pour demain/h2

Les minutes du MPC de la Banque d'Angleterre ont révélé une dissension dans le vote sur les taux pour la première fois en trois ans, ce qui a amené certains observateurs à tabler sur un relèvement en novembre. Néanmoins, 7 participants sur 9 estiment toujours qu'un resserrement compromettrait la reprise. Les membres de la BoE pensent également que le risque de voir des hausses de taux pénaliser la reprise se dissipera au fil du renforcement de l'économie, ce qui amoindrira l'efficacité du maintien des taux bas. Nous ne sommes cependant pas certains qu'ils se rallieront de sitôt à un point de vue hawkish. L'inflation des prix à la consommation a reculé à 1.6% en juillet, signe que le pic de juin était isolé (l'IPC tend à la baisse depuis le milieu de l'année dernière) et elle pourrait ne pas augmenter autant que prévu au deuxième semestre (ce que semble indiquer l'affaiblissement des ventes de détail publiées hier). Nous pensons également que la BoE attendra le rapport sur l'inflation de novembre pour prendre une décision. Si l'inflation ne pose pas problème, les participants seront moins enclins à changer leur vote en faveur d'une normalisation des taux.

h2 Les marchés des changes thaïlandais et régionaux semblent attractifs/h2

Le baht thaïlandais s'est replié lorsque le dollar a commencé à monter face aux devises émergentes à haut rendement. Il a en outre été pénalisé par l'annonce de l'élection du chef de la junte Prayuth Chan-Ocha au poste de Premier ministre, votée à l'unanimité par l'assemblée législative, un coup dur pour la démocratie. Cela dit, compte tenu de la stabilité ramenée par le gouvernement militaire, la demande intérieure a enregistré un fort rebond de 10.8% t/t. La Thaïlande a annoncé que le PIB du deuxième trimestre s'était accru de 0.4% a/a, contre 0.0% de consensus de marché, effaçant en partie la contraction de -0.5% accusée au premier trimestre. Cette accélération résulte partiellement de la demande d'exportation de la Chine. Selon nous, la confiance des entreprises et des consommateurs va s'améliorer dans les mois à venir et le tourisme lucratif fera son retour (notamment depuis la Chine continentale, et en Malaisie). La Banque de Thaïlande (BoT) anticipe une croissance de 1.5% en 2014, ce qui semble possible à en juger par les chiffres récents. Enfin, le MPC de la BoT en a probablement terminé avec son cycle d'assouplissement et pourrait conserver des taux à 2.00% contre 3.50% précédemment. Aidé par un rythme de croissance supérieur à celui de ses rivaux et un regain de confiance des investisseurs dans le renforcement du bilan national, le THB pourrait poursuivre sa reprise.

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Nous restons extrêmement positifs sur la région asiatique en général. La croissance régionale a enregistré une bonne progression et la reprise américaine et chinoise a soutenu la croissance des exportations. De plus, la demande intérieure s'est renforcée. Enfin, avec un environnement plus stable dans le sillage des élections en Indonésie et en Inde et du coup d'Etat en Thaïlande, les gouvernements peuvent concentrer leurs efforts sur les améliorations financières.