La Russie cesse ses achats d'Or, vers une chute durable du métal jaune?

Après avoir accumulé plus de 40 milliards de dollars en lingots au cours des cinq dernières années, la Russie a décidé de cesser ses achats, probablement en raison de la pression exercée sur son budget par la faiblesse actuelle des prix du pétrole.

Bloomberg, qui a rapporté l'info mardi, a déclaré que la décision a été annoncée par la banque centrale de Russie comme prenant effet à partir d’hier 1er avril, bien qu'il n'y ait aucune explication à cette décision. Les analystes ont comblé le vide, en disant que la Russie avait déjà beaucoup d'or caché dans ses réserves et qu'elle n'en avait probablement pas besoin de plus.h2 De l'achat acharné à l'arrêt soudain/h2

Bloomberg a ajouté que l'achat incessant d'or par la Russie ces dernières années a été un pilier essentiel du soutien au marché, en mettant un plancher sous les prix alors que les investisseurs ont abandonné les havres de sécurité et ont acheté des actifs plus risqués et à rendement plus élevé. Il a déclaré que le stock d'or détenu par la Banque Rossii, comme on appelle la banque centrale de Moscou, serait évalué à environ 120 milliards de dollars - ou pesant quelque 75 millions d'onces au prix du marché actuel d'environ 1 600 dollars l'once.

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La banque centrale de Chine, souvent citée dans les journaux pour être censée être le plus grand thésauriseur d'or au monde, aurait eu 62,64 millions d'onces dans sa cache il y a six mois. En supposant que les deux rapports soient vrais, et que la Banque populaire de Chine ait acheté plus de lingots avant le début de la pandémie COVID-19 et n'en ait pas liquidé beaucoup, alors les deux banques centrales détenaient probablement à peu près la même quantité d'or.

Maintenant, voici l'argument décisif : que se passerait-il si l'une ou l'autre commençait à écouler une bonne partie de cet or dans les mois à venir pour les aider à traverser la récession mondiale promiose par la pandémie ? Alors que le déficit budgétaire de la Russie par rapport à son PIB de 2020 devrait être d'environ 1,5 % contre 3,5 % pour la Chine, l'économie de Moscou est plus dépendante du pétrole que l'économie chinoise, étonnamment diversifiée. En cas de crise, il ne faudra pas grand chose pour savoir quelle banque centrale vendra plus d'or.

Jusqu'à présent, la décision de la Russie d'arrêter d'acheter des lingots d'or a à peine eu un impact sur le prix de l'or, qui a bénéficié d'un vent nouveau ces derniers temps après que la voix la plus influente de Wall Street en matière de matières premières, Goldman Sachs (NYSE:GS), ait recommandé le métal jaune comme "monnaie de dernier recours".

Pour le mois de mars, le lingot a perdu près de 1 % mais pour le trimestre, il a bondi de 5 % - son sixième gain trimestriel consécutif. Les contrats à terme sur l'or ont gagné 2 % en mars et environ 5 % pour le trimestre.

Le contexte haussier pour l'or pourrait être le calme avant la tempête qui frappera éventuellement ceux qui pensent que l'or restera à son niveau actuel de 1 500 à 1 600 dollars.

"Le retrait de la Russie sur l'or est une affaire importante", a déclaré Michael Norman, ancien négociant du Crédit Suisse et vétéran du marché de l'or, qui a depuis fondé la société Mike Norman Economics, basée à New York.

Norman a dit qu'il était sorti de ses positions sur l'or avant que la vente de mardi ne s'accélère, poussant les lingots et les contrats à terme sous le niveau de 1600 $. Il s'attend à un glissement plus profond ) parti de là.

"Je pense que nous allons certainement revoir ce test du niveau de 1450 $", a-t-il dit. "Et en fait, je pense vraiment que nous pourrions voir l'or descendre dans les 1 300 $, peut-être à 1 370-1 380 $."

Bloomberg a également fait allusion à une probable baisse du prix de l'or dans son article de mardi sur le retrait russe du marché.

Le marché n'étant pas très éloigné du plus haut niveau en sept ans de 1 700 dollars atteint début mars, les négociants russes étaient probablement impatients de vendre, a-t-il noté. Malgré sa forte hausse trimestrielle, l'or a agi plus comme un actif à risque que comme une valeur refuge ces derniers temps. Il a souvent chuté, les investisseurs ayant liquidé leurs avoirs en métal jaune pour se procurer des liquidités pour les opérations sur marge et les pertes sur actions et autres.

"La banque centrale signale maintenant aux vendeurs d'or qu'ils doivent réorienter leurs approvisionnements vers l'extérieur", a déclaré Dmitry Dolgin, économiste en chef de la Banque ING (AS:INGA) en Russie, cité par Bloomberg. "La demande mondiale semble être élevée."

Si la demande permettra à la Banque Rossii de trouver facilement des acheteurs pour ses lingots d'or, la banque centrale continuera probablement à privilégier l'opportunité par rapport au prix pour financer le budget en difficulté de Moscou - ce qui signifie que ses ventes ne soulèveront pas nécessairement le marché.

Une chose qui pourrait jouer en faveur de l'or à court terme est la décision de la Réserve fédérale, mardi, de mettre en place une facilité temporaire de rachat pour les autorités monétaires étrangères et internationales qui inondera les marchés du crédit avec plus de dollars. Une offre de dollars plus élevée est positive pour l'or.

"Nous avons vu l'indice du dollar passer de près de 103 hier, à 98, après l'annonce de la Fed", a déclaré Norman. "Nous devrons voir si cette mesure sera efficace pour faire baisser le dollar et pousser l'or à la hausse."

Jeffrey Halley, analyste de la plateforme de trading en ligne OANDA, a déclaré que 1450 dollars semblaient être un soutien provisoire ferme pour l'or.

"Maintenir tout rallye au-dessus de 1 650 $ reste difficile", a déclaré Halley. "C'est une fourchette large mais réelle, telle est l'époque dans laquelle nous vivons."

Avertissement : Barani Krishnan ne possède ni ne détient de position sur les matières premières ou les titres dont il parle.

Auteur:: Investing.com