La RBA en statu quo, mais prête à agir

 | 05/04/2016 14:31

h2 Volatilité en perspective dans le sillage des commentaires de la Fed (by Peter Rosenstreich)

Dans cet environnement incertain, une chose reste sûre : les commentaires de la Fed ont induit de la volatilité sur le dollar. Dans ce qui ressemble à une partie de ping-pong difficile à suivre entre les colombes et les faucons, c'est au tour du président de la Fed de Chicago Charles Evans de prendre la parole ce mardi. Partisan résolu d'une politique monétaire accommodante, il privilégie sans doute une trajectoire incluant deux hausses des taux en 2016. Il doit aborder des questions majeures de politique économique et monétaire, ce qui laisse présager des commentaires à même de perturber les marchés, d'autant que les attentes des investisseurs tendent de plus en plus vers un relèvement en juin. Les futures sur les fonds fédéraux suggèrent une probabilité d'environ 50% d'une remontée de 25 pb en juin, aussi tout propos susceptible de faire pencher la balance pourrait avoir un impact directionnel à court terme. Sur le front des données, l'ISM non manufacturier est anticipé en progression à 54.0, après 53.4 en février. Le rebond de l'activité et la hausse conséquente de l'emploi dans le secteur des services devraient avoir des retombées positives sur les chiffres. Cela n'aura cependant qu'un effet limité sur les attentes entourant la politique de la banque centrale, et donc sur le dollar. Nous restons baissiers sur l'USD compte tenu de la prudence de Janet Yellen et de la décélération de la conjoncture internationale, ce qui amoindrit la probabilité de relèvements des taux en 2016. Pour mettre un terme à l'affaiblissement du billet vert (notamment face aux devises émergentes et à bêta élevé), il faudrait un catalyseur clair, tel qu'une rupture des négociations entre la Grèce et la troïka, ou le Brexit.

h2 La RBA maintient le statu quo, mais le risque d'une baisse des taux s'accroît (par Peter Rosenstreich)/h2

Comme largement anticipé, la RBA a maintenu son principal taux directeur en l'état à 2.00%. En outre, comme nous l'avions suggéré hier, son communiqué a confirmé son biais accommodant, accompagné de propos forts sur la vigueur de l'AUD. La banque centrale a ainsi indiqué que l'appréciation du taux de change risquait de compliquer l'ajustement en cours de l'économie. Elle a durci le ton par rapport à mars, où elle se contentait d'évoquer un ajustement de la monnaie. Pourtant, si elle a exprimé son insatisfaction devant le niveau de l'aussie, elle n'ignore pas que la cause première en est le redressement des prix des matières premières et l'assouplissement des politiques monétaires mondiales. Nous maintenons nos attentes d'un nouvel abaissement des taux de 25 pb en 2016, en raison de l'affaiblissement de l'inflation et des conditions économiques. Les chiffres de l'inflation du premier trimestre seront communiqués le 27 avril. Ils devraient montrer une accélération modérée à 1.8% a/a, après 1.7% au T4. La RBA ayant inclus la phrase "évaluer les perspectives d'inflation" dans ses commentaires, un ralentissement serait préoccupant. Un taux de croissance marginal de 2.5% semble correct, mais les risques baissiers s'accroissent du fait des prix bas persistants des matières premières et des anticipations d'une nouvelle détérioration de l'emploi, ce qui pourrait contraindre la RBA à agir. Cela étant, la principale force jouant contre la RBA est le rendement. Les investisseurs en quête de risque sont susceptibles de pousser l'AUD à la hausse dans cet environnement de volatilité décroissante. Une vigueur soutenue de l'aussie continuera à peser sur la croissance (détérioration des perspectives économiques), resserrera encore les conditions monétaires et fiscales et demandera une réponse de la RBA (allant au-delà d'une intervention verbale). Dans ce contexte, nous sommes haussiers sur l'AUD/USD, en surveillant un rapide mouvement vers un plus haut de réaction à 0.7620.

h2 Zone euro : affaiblissement des ventes de détail (par Yann Quelenn)/h2
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Les chiffres finaux des ventes de détail de la zone euro sont ressortis à 0.2% m/m en mars, en recul par rapport au0.4% m/m de février. Des enquêtes récentes, réalisées avant les événements de Bruxelles, ont également montré que la confiance des consommateurs avait également baissé en mars. Pour l'instant, les fondamentaux européens ne se redressent pas. L'économie continue de se contracter et l'assouplissement quantitatif de la BCE n'a pas porté les fruits espérés jusqu'ici. Notons aussi que l'impact de la baisse des prix du pétrole (malgré le rebond récent) pèse sur les perspectives d'inflation.

Nous pensons toutefois que les marchés financiers ont déjà intégré les difficultés actuelles de l'Europe. La monnaie unique ne devrait pas se déprécier, car les résultats doivent être évalués à moyen terme. Selon nous, seules des problèmes internes, tels que le retour de la dette sur le devant de la scène et les questions de souveraineté peuvent entraîner une baisse de l'euro. Nous maintenons notre position haussière sur la devise européenne face au billet vert et visons 1.1500 sur les semaines à venir. La prochaine réunion de la BCE prévue le 21 avril ne devrait pas déclencher de mouvements majeurs de l'euro, la banque centrale ayant déjà fait tapis.

EUR/JPY - Bearish Breakout.