La lutte de la BCE contre la déflation

 | 06/02/2014 19:18

La Banque d'Angleterre et la Banque centrale européenne annonceront leur décision de politique monétaire à 12h GMT et 12h45 GMT respectivement. Le président de la BCE, Mario Draghi, s'exprimera à 13h30 GMT. La BoE devrait maintenir son taux directeur à 0.50% et l'objectif des rachats d'actifs à 375 milliards de livres. Le gouverneur Mark Carney n'a pas prévu de conférence de presse et nous ne nous attendons pas à des mouvements majeurs à l'issue de la réunion de la BoE.


Côté BCE, il en va tout autrement. Après la publication d'un IPC estimé a/a en recul de 0.8% à 0.7% en janvier, les craintes suscitées par le ralentissement continu de l'inflation ont focalisé l'attention sur la BCE. Bien que cette dernière ait réduit le principal taux refi de 0.50% à 0.25%, un nouveau plus bas historique, il y a trois mois, aucune reprise de l'IPC ne s'est dessinée. Les marchés s'interrogent donc sur la mise en œuvre de nouvelles mesures. Le consensus officiel s'attend au maintien du statu quo (taux refi à 0.25%, taux de dépôt à 0.00% et taux de la facilité de prêt marginal à 0.75%). Certains analystes tablent toutefois sur de "légères" diminutions du taux refi à 0.10% (soit une baisse de 60% !) et sur une réduction de 10 pb du taux de dépôt à -0.10%. Apparemment modestes en valeur absolue, ces abaissements représenteraient un assouplissement de taille s'ils se concrétisaient.

Les marchés ne manifestent aucune nervosité sur l'euro. Ils ne croient pas à une réduction de taux de la BCE aujourd'hui et ne l'ont pas intégrée. Les PMI encourageants communiqués cette semaine contrebalancent sans doute les anticipations d'une BCE accommodante. Rappelons que même le PMI manufacturier grec est ressorti en expansion pour la première fois depuis 2009, ce qui devrait, selon nous, inciter la BCE à conserver ses taux en l'état. Bien sûr, elle confirmera sans doute son orientation accommodante, aussi gardons-nous notre biais vendeur. Toutefois, compte tenu de la dynamique de l'euro, il n'est pas impossible que la position accommodante de la BCE ne suffise pas en elle-même à faire glisser la monnaie unique. Après tout, la combinaison d'une stabilité des taux et d'un ralentissement de l'inflation rendent les taux d'intérêt réels intéressants.

L'EUR/USD continue de résister au-dessus de la barre psychologique des 1.3500. L'image technique laisse entrevoir un reflux de l'EUR/USD dans le prolongement du canal de tendance baissière en formation depuis fin décembre. Une BCE moins accommodante que prévu pourrait cependant réveiller les "taureaux" dans l'après-midi. Côté hausse, les niveaux clés se situent à 1.3595/1.3665 (Fibonacci à 50.0% et 38.2% de la reprise de novembre-décembre). Cette zone coïncide avec l'intersection du haut de la tendance baissière court terme et du bas de la tendance haussière long terme. Un franchissement à la hausse devrait inverser la tendance. Par contre, si la BCE annonce des mesures concrètes, nous fixons nos objectifs à 1.3385 (MM 200 jours), puis 1.3296 (base de la reprise de novembre-décembre).

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

L'EUR/GBP a, quant à lui, inscrit un pic à 0.83337 après la publication du rapport ADP hier. Les indicateurs de tendance et de dynamique se trouvent en zone haussière, mais le risque événement (BoE et BCE) relègue les indicateurs techniques au second plan. Un affaiblissement de l'euro pourrait amener le cross sous la MM 21 jours (actuellement à 0.82677). Une clôture journalière sous ce niveau signerait la fin de notre vision haussière tactique.