La livraison à domicile a le vent en poupe !

 | 30/07/2019 12:35

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Les mois d’été permettent de lever un peu le pied et le nez du guidon. Avec des enfants à droite et à gauche dans la famille, la gestion du quotidien est un peu moins « millimétrée », ce qui donne le temps de découvrir ou de redécouvrir certains services. Dans l’un de mes derniers articles paru dans ces colonnes, j’avais évoqué le cas de Netflix (NASDAQ:NFLX). Depuis dix jours, notre autre « joujou » avec ma femme s’appelle Uber (NYSE:UBER) Eats.

Si j’avais déjà testé les vertus de la maison-mère Uber dans les déplacements, je n’avais en revanche jamais pris le temps d’essayer leur service de livraison de plats à domicile et je dois avouer que nous avons été conquis. Car le fait est qu’avec ma femme, nous ne sommes pas des rois du fourneau et sans enfant, nous préférons passer notre tour sur l’aspect cuisine…

Mais si je vous parle de cela, c’est surtout pour faire un point sur un segment en pleine ébullition ces derniers mois : celui de la livraison de repas à domicile. Deux acteurs de premier plan, le groupe britannique Just Eat (LON:JE) et son homologue néerlandais Takeaway.com, viennent ainsi d’annoncer leur projet de fusion. Un mariage d’une valeur de plus de 9 Mds€ et qui vise justement à détrôner les leaders actuels que sont Deliveroo et le susnommé Uber Eats.

Un secteur très concurrentiel
Précisons que dans ce secteur très concurrentiel, se faire une place au soleil est loin d’être évident. De nombreuses sociétés qui ont dû se résoudre à mettre la clef sous la porte ces dernières années en ont fait les frais…

Structurellement déficitaires, les marges ne sont pas au rendez-vous. A titre d’exemple, ma livraison d’un traiteur asiatique m’a coûté 3 € il y a une dizaine de jours, c’est-à-dire à peine plus de 4% de ma facture globale. Dans ce contexte, il est bien difficile de s’y retrouver à la fin du mois… et d’être rentable sur la durée si vous n’avez pas une force de frappe ou des volumes et parts de marché conséquents.

Les « tauliers » du secteur semblent avoir pris la mesure de l’enjeu, comme en avait déjà témoigné l’an passé l’intérêt d’Uber Eats pour Deliveroo. Amazon (NASDAQ:AMZN) avait toutefois sorti les muscles au printemps en s’invitant au tour de table de la société de livraison de repas. Et quand on connaît la force de frappe du géant de l’e-commerce, lequel ne cesse de se développer dans le secteur de l’alimentation et avait frappé un grand coup en 2017 en rachetant l’enseigne américaine Whole Foods pour près de 14 Mds$, mieux vaut ne pas être en concurrence frontale avec lui…

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Avec leur fusion, Takeaway.com et Just Eat l’ont bien compris. D’autant qu’ils ne sont pas deux, mais trois « alliés ». En décembre, Delivery Hero (un autre acteur du secteur, allemand cette fois), une société qui figure dans le portefeuille des abonnés à mon service BAQPRO et sur laquelle ils ont engrangé un gain à deux chiffres, avait en effet cédé ses activités en Allemagne à Takeaway.com pour 930 M€ moyennant une prise de participation d’environ 18 % au capital de son concurrent néerlandais).

D’un point de vue boursier, je vous avais parlé dernièrement de l’écart de valorisation et de performance historique entre les actions de type « Value » et « Growth ». Eh bien nous en avons encore ici un bon exemple avec un secteur certes déficitaire, mais à forte croissance et que les investisseurs plébiscitent ces dernières semaines.

J’en veux pour preuve Delivery Hero, encore lui, qui a fusé sur de nouveaux plus hauts annuels au-delà des 44 € hier (cf. le cercle noir sur mon graphique journalier ci-dessous). A ma plus grande satisfaction…