La faiblesse de ce géant des puces constitue-t-elle une opportunité d'achat?
Haris Anwar | 30/08/2022 07:52
- L'action Intel a perdu 35 % cette année et affiche des performances nettement inférieures à celles de ses concurrents.
- Le mauvais rapport sur les bénéfices d'Intel et les sombres perspectives à court terme nuisent au titre.
- Malgré toutes ces nouvelles négatives, il y a des arguments en faveur de l'attrait d'Intel à long terme.
Il semble que les investisseurs perdent confiance dans le redressement d'Intel Corporation (NASDAQ:INTC). Les actions du plus grand fabricant de puces américain affichent désormais la plus grande sous-performance de ces cinq dernières années par rapport à l'indice de référence Philadelphia Semiconductor Index.
Alors que l'économie entre dans une mauvaise passe, il est difficile de rester positif sur ce secteur, qui est hautement cyclique et dont le sort est étroitement lié à l'économie.
Mais la performance de l'action Intel montre clairement que les investisseurs deviennent plus pessimistes à l'égard de la société basée à Santa Clara, en Californie. Et peut-être ne croient-ils pas que le directeur général Pat Gelsinger réussira ses efforts de redressement.
Source : InvestingPro
Après avoir dominé l'industrie des semi-conducteurs pendant des décennies, Intel a perdu son avantage concurrentiel ces dernières années, car elle n'a pas réussi à mettre sur le marché les puces les plus récentes avant des concurrents comme Taiwan Semiconductor Manufacturing (NYSE:TSM). M. Gelsinger, qui est devenu PDG l'année dernière, s'est engagé à rétablir le leadership de l'entreprise en matière de production avancée en dépensant des dizaines de milliards de dollars pour construire de nouvelles usines aux États-Unis et en Europe et réformer les usines existantes.
À court terme, les investisseurs ne semblent pas emballés par la nouvelle orientation de l'entreprise. Et il y a de bonnes raisons à cela. Les ventes d'Intel au cours du trimestre, qui s'est terminé le 30 juin, ont chuté de 22 %, ce qui est nettement inférieur à l'estimation moyenne des analystes. Le bénéfice par action, à l'exclusion de certains éléments, est tombé à 0,29 $, soit moins de la moitié de ce que les analystes avaient prévu.
h2 Perte de parts de marché/h2
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Alors que les investisseurs s'attendaient à ce que l'effondrement des PC pèse sur les performances d'Intel cette année, une baisse inattendue de 16 % des revenus tirés des coûteuses puces pour serveurs qui alimentent les centres de données montre qu'Intel continue de perdre des parts de marché au profit de ses rivaux, notamment Taiwan Semiconductor Manufacturing et Samsung (KS:005930) Electronics (OTC:SSNLF).
Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires de la division centres de données d'Intel - où la société génère une part importante de ses bénéfices - a chuté à 4,6 milliards de dollars, ce qui est inférieur à l'estimation moyenne des analystes qui était de 6,04 milliards de dollars. La société s'attend à ce que son activité de centre de données progresse plus lentement que le marché global des serveurs cette année.
Un autre revers qui pourrait maintenir l'action d'Intel en baisse est la contraction des marges de la société. Les marges brutes d'Intel, c'est-à-dire le pourcentage du chiffre d'affaires restant après déduction du coût de production - un signe clé de la santé d'une entreprise manufacturière -, devraient être d'environ 49 % cette année.
Ce chiffre serait plutôt intéressant pour d'autres secteurs, comme l'automobile, mais il est inférieur de 10 points de pourcentage aux niveaux historiques d'Intel. Il est également inférieur à ceux de certains de ses pairs. Texas Instruments (NASDAQ:TXN) est proche de 70%, et Advanced Micro Devices (NASDAQ:AMD) - qui n'était pas connu pour ses grosses marges dans le passé - prévoit de faire 51% cette année.
h2 Une opportunité d'achat ?/h2Malgré tout le négativisme qui se reflète dans l'action d'Intel, il y a des arguments en faveur de l'attrait à long terme d'Intel. En raison de la rivalité entre les États-Unis et la Chine, la fabrication de puces est devenue une question de sécurité nationale avec un soutien bipartisan pour augmenter la production locale.
Source : InvestingPro
Le mois dernier, le président Joe Biden a promulgué un vaste projet de loi sur la concurrence qui comprend environ 52 milliards de dollars pour stimuler la recherche et le développement des semi-conducteurs nationaux, le qualifiant d'"investissement unique en son genre dans l'Amérique elle-même". La législation devrait canaliser des sommes substantielles vers la construction d'usines Intel dans l'Ohio et l'Arizona.
Autre évolution positive, Intel a signé la semaine dernière un accord de financement de 30 milliards de dollars avec Brookfield Asset Management Inc (TSX:BAMa) pour l'aider à financer l'expansion de ses usines.
En vertu de cet accord, que les dirigeants de l'entreprise ont décrit comme une première du genre dans l'industrie, Intel financera 51 % du coût de la construction de nouvelles installations de fabrication de puces à Chandler, en Arizona, et détiendra une participation majoritaire dans le véhicule de financement qui sera propriétaire des nouvelles usines. Brookfield détiendra le reste du capital et les sociétés se partageront les revenus générés par les usines.
Cet accord de financement indique que les grands investisseurs ont confiance dans les efforts de redressement de l'entreprise. Le financement atténuera également la pression exercée sur Intel pour qu'elle réduise son dividende annuel de 1,46 dollar par action, alors que ses revenus diminuent et qu'elle entreprend une expansion massive.
L'analyste Quinn Bolton de Needham, tout en réitérant une note d'achat sur Intel, avec un objectif de cours de 40 $, a déclaré dans une note récente que le partenariat stimulera les flux de trésorerie disponibles de la société. Sa note dit :
h2 Conclusion/h2"Le partenariat permet une nouvelle source de capital qui coûte environ 6,5% (notre estimation) et protège la position de trésorerie/dette d'Intel pour les investissements futurs et le maintien du dividende."
La faible performance de l'action Intel montre clairement que les investisseurs ne sont pas encore prêts à parier que Gelsinger réussira dans ses efforts de redressement. Dans le même temps, il est difficile d'imaginer qu'Intel soit un cas désespéré, étant donné sa taille et son importance pour l'économie américaine. Initier une petite position longue n'est pas une mauvaise idée lorsque les sentiments sont trop baissiers, à mon avis.
Avertissement : Haris Anwar ne possède pas d'actions Intel.
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