La BCE prolonge le QE, mais réduit les achats d'actifs

 | 09/12/2016 13:22

h2 Les banques centrales sous les projecteurs (par Arnaud Masset)

D'abord la BCE…

Le dollar a été le grand gagnant de la décision de la Banque centrale européenne de prolonger son programme d'assouplissement quantitatif. Il a connu un rebond généralisé, l'indice dollar grimpant 1.40% à 101.20 face à la monnaie unique. La BCE a annoncé la prolongation de son QE de neuf mois à décembre 2017, mais a abaissé l'objectif des rachats mensuels de 80 à 60 milliards d'euros. Les paramètres fixés aux acquisitions ont en outre été assouplis, afin de permettre l'achat d'obligations au rendement inférieur à -0.4% (taux de dépôt actuel de la banque centrale), et d'élargir la gamme des maturités des titres éligibles. Si l'ensemble de ces mesures pourrait être considéré comme le coup d'envoi du "tapering", nous pensons que la BCE se soucie surtout des éventuels problèmes de liquidités, ce qui expliquerait la réduction de la taille du QE. Pour adoucir l'impact négatif de ce ralentissement sur le marché, il a annoncé les deux modifications des paramètres, ce qui a empêché une forte appréciation de l'euro, et a argué de la quasi-disparition du risque déflationniste. L'EUR/USD a reculé de 2% à 1.0610 après l'annonce et a évolué sans tendance autour de ce niveau depuis lors.

… Puis la Fed

La réunion de décembre de la Réserve fédérale est attendue avec impatience, car elle sera la seule occasion d'un relèvement des taux. La Fed a fait le métier en préparant le marché à un tour de vis. Selon nous, le resserrement à venir est pleinement intégré, autrement dit le seul risque serait une déception si Janet Yellen adressait des signaux accommodants lors de la conférence de presse qui suivra l'annonce du verdict. L'"effet Trump" s'effrite peu à peu, les participants de marché ayant pris conscience qu'il faudra des mois, si ce n'est des années, pour que le président élu concrétise ses promesses de campagne. Nous pensons que la progression du dollar arrive à son terme et qu'une correction baissière est de plus en plus probable. Préparez-vous à un affaiblissement du billet vert début 2017.

h2 Réaction de la BNS à la réunion de la BCE (par Yann Quelenn)/h2

La Banque centrale européenne a finalement choisi de ralentir le rythme de ses achats à 60 milliards d'euros à partir d'avril et d'acquérir des obligations au rendement inférieur au plancher du taux de dépôt (-0.4%). Cette décision était essentielle, car la pénurie d'obligations compliquait de plus en plus la poursuite du QE.

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Le franc suisse s'est de nouveau apprécié, avec un retour du cross sous les 1.08 dans le sillage de l'annonce et de la conférence de presse. La guerre contre la dévaluation bat son plein, les pressions haussières sur la devise helvétique semblant de plus en plus difficiles à maintenir. Le total des avoirs à vue suisses a fortement augmenté après l'élection de Donald Trump le mois dernier, laissant entrevoir une intervention conséquente de la BNS. La publication des avoirs à vue lundi devrait le confirmer.

La BNS tient sa prochaine réunion jeudi prochain. Selon nous, il y a encore place pour un nouvel abaissement des taux négatifs, comme Andrea Mächler l'a mentionné il y a quelques semaines: "La politique monétaire accommodante n'a pas atteint la limite de son efficacité. […]. Nous estimons que les avantages des taux négatifs l'emportent largement sur les coûts."

EUR/GBP - Lack Of Follow-Through.