La BCE et la Fed donnent un coup de main aux marchés

 | 10/09/2012 13:05

La fin de la semaine dernière a été riche en événements, avec l'annonce par Mario Draghi d'un plan de rachat des obligations périphériques souveraines sur le marché secondaire afin de faire baisser les coûts de financement de pays tels que l'Espagne et l'Italie. Baptisé Outright Monetary Transactions (OMT), le programme sera illimité comme les marchés s'y attendaient, mais les liquidités générées par ces opérations seront stérilisées. Comme les fuites l'avaient laissé présager, la banque centrale achètera des titres de maturité de un à trois ans. Le risque de bilan, principale préoccupation de la Bundesbank, n'est toutefois pas pleinement couvert, car la BCE fera l'objet du même traitement que les créanciers privés, de sorte qu'en cas de défaut, elle pourrait s'exposer à une décote importante.

Les obligations espagnoles ont bénéficié de l'annonce, le rendement à 10 ans passant nettement sous les 6 % à 5,501 % à 09h35 GMT. En progression de 1,67 % jeudi et vendredi, l'EURUSD a franchi la bande supérieure de Bollinger à 20 jours pour clôturer à 1,2817, son plus haut niveau depuis le 22 mai. Pour la première fois depuis mai 2011, la paire a fait une brève incursion en zone de surachat vendredi avant de battre en retraite. Les indicateurs témoignent cependant d'une dynamique fortement positive depuis le 27 juillet. Les actifs risqués ont bondi pendant la séance américaine, le S&P s'adjugeant 0,40 % et le DJIA 0,11%, dopés par les résultats meilleurs que prévu de l'enquête d'ADP et le recul des inscriptions au chômage. Le rapport du Département du Travail publié vendredi a, en revanche, fait état de la création de 96 000emplois non agricoles contre un consensus de 130 000.

Cette contradiction avec les chiffres d'ADP n'a rien de surprenant au vu de l'absence de corrélation entre les deux rapports dans les dernières lectures. Le taux de chômage américain est ressorti à 8,1% contre 8,3 % précédemment et anticipé, mais cette baisse est liée à un moindre taux d'activité et non à une augmentation des embauches. L'IPC du mois dernier s'étant établi à 1,6 %, contre 2% visé, et le chômage restant supérieur à 8%, au-dessus des 7,2% considéré par le FOMC comme le niveau d'équilibre à long terme, la Fed a donc manqué son double objectif de stabilité des prix et de plein emploi. Cela l'incitera probablement à lancer un nouveau cycle de QE, auquel beaucoup de membres votants sont favorables. Le dollar pourrait se replier dans l'attente de cette décision, cédant le pas à l’euro et autres actifs à risques.

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