La BCE au centre de l'attention

 | 05/09/2012 15:18

Devenus méfiants vis-à-vis des déclarations et des actions des responsables politiques, les investisseurs mettent tous leurs espoirs dans la Banque centrale européenne et retiennent leur souffle dans l'attente d'une nouvelle impulsion. Le conseil des gouverneurs de la BCE se réunira demain pour débattre de la proposition de rachat d'obligations soumise par Mario Draghi. Ce dernier a annoncé le 2 août que l'institut monétaire interviendrait sur les marchés secondaires pour acheter des obligations souveraines de l'Europe périphérique pour empêcher les pays en difficulté de subir un resserrement des liquidités. Ce projet, qui était peu, voire pas du tout préparé, a été examiné de près et parfois critiqué.

L'opposition la plus virulente est venu du président de la Bundesbank, qui a confié au Bild avoir envisagé de démissionner, tandis que le rapport mensuel de la banque évoquait le risque de bilan pesant sur la BCE en cas d'intervention sur les marchés obligataires. L'euro a bien résisté et progressé contre 6 de ses rivaux du G10, notamment face aux dollars australien et néo-zélandais ainsi qu'à son homologue régionale, la couronne suédoise. Demain, chaque mot prononcé par Mario Draghi sera soigneusement pesé et pourrait entraîner des réactions de 60 pips. M. Draghi devrait s'exprimer sur le nouveau programme de rachat de dette du"ClubMed"et ce qu'il dira ou ne dira pas impactera très fortement les marchés. D'après les commentaires hier d'un député français du Parlement européen, le patron de la BCE juge pertinent l'achat d'obligations d'échéance de 2 ou 3 ans. Dans la foulée, les rendements espagnols et italiens à 2 ans ont reculéd'environ 25 et 45 points de base respectivement. Pour faire suite à nos commentaires d'hier sur l'économie helvétique, la publication de l'IPC suisse a effectivement donné un peu d'oxygène à la BNS.

L'indice est passé à 0 % m/m contre -0,5 % précédemment, et à -0,5 % a/a contre -0,7 % précédemment(un peu au-dessus du consensus). Comme attendu, la déflation semble avoir atteint un creux au deuxième trimestre et s'oriente maintenant légèrement à la hausse. Cependant, même si elle va dans le bon sens, les craintes à cet égard n'ont visiblement pas disparu. La pression sur la politique du plafonnement de l'EURCHF pourrait s'atténuer quelque peu, mais cette donnée ne convaincra pas la BNS de modifier sa position. Au vu du ralentissement marqué des exportations mis en lumière par les statistiques publiées hier et compte tenu du risque de propagation de la crise européenne, nous ne nous attendons pas à un changement de politique ou à un infléchissement du ton protectionniste. Sans surprise, l'EURCHF etl'USDCHF ont peu réagi. Les échanges s'annoncent calme sur fond de consolidation à l'approche de la réunion cruciale de la BCE.

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