L'euro freiné par la crise russo-ukrainienne

 | 03/03/2014 14:22

Les tensions géopolitiques entre l'Ukraine et la Russie font la une aujourd'hui. La propension au risque se détériore sur les marchés des changes. Les monnaies émergentes reculent partout. La monnaie unique a effacé une partie des gains engrangés vendredi, mais les sorties de capitaux des émergents soutiennent la demande en euro. La banque centrale russe a tenu une réunion d'urgence aujourd'hui et relevé son taux directeur de 5.5% à 7.0%. L'USD/RUB a inscrit un plus haut historique à 36.9029 à Moscou. Les événements porteurs de risque imposent la prudence.

Russie : hausse des taux de 150 pb

La Banque centrale russe a procédé à un relèvement temporaire de son taux directeur de 5.5% à 7.0% lors de la réunion d'urgence tenue ce lundi. Compte tenu de la forte volatilité due aux tensions entre l'Ukraine et la Russie, la CBR cherche à réduire les risques inflationnistes et à favoriser la stabilité financière. Il n'est pas certain qu'une hausse des taux de 150 pb suffira à couvrir le risque d'un conflit en Ukraine. Quoi qu'il en soit, la CBR tiendra sa réunion ordinaire le 14 mars. Si nous ne nous attendons pas à de nouvelles mesures, toutes choses étant égales par ailleurs, la décision dépendra naturellement de l'évolution de la situation en Ukraine.

L'USD/RUB s'est envolé pour inscrire un plus historique à 36.9029 ce lundi. De fortes pressions vendeuses devraient persister sur le rouble du fait de la crise ukrainienne. D'après les données CFTC du 25 février, les positions courtes spéculatives sur la monnaie russe ont atteint des plus hauts records (données comptabilisées depuis le 27 février 2009). Il y a place pour un nouvel affaiblissement du rouble suivant l'évolution de la situation politique. La crise s'est déjà répercutée sur les monnaies émergentes qui ont entamé la semaine dans le rouge. Le zloty polonais (-1.11%), le forint hongrois (-1.15%) et la livre turque (-0.64%) comptaient parmi les principaux perdants face au dollar à l'heure où nous écrivons ces lignes. La multiplication des efforts diplomatique semble être la seule voie d'apaisement. Pour l'instant, les pays du G7 condamnent la violation des droits souverains de l'Ukraine par la Russie et la préparation du sommet du G8 à Sotchi a été interrompue.


L'euro efface ses gains sur fond de tensions géopolitique en Ukraine

Les traders sur l'euro se montrent prudents ce lundi face à la montée des tensions géopolitiques en Ukraine. Les craintes d'escalade limitent la progression de l'EUR/USD, qui avait rebondi à 1.3824 vendredi dernier grâce à l'accélération inattendue des estimations d'inflation. La Banque centrale européenne rendra son verdict le jeudi 6 mars et les anticipations penchent pour une position accommodante. Ces dernières semaines, les responsables de la BCE ont fait de nombreuses allusions à une expansion de la politique monétaire pour lutter contre les pressions déflationnistes. L'amélioration de l'IPC annoncée vendredi et les PMI publiés ce jour pourraient toutefois inciter Mario Draghi à maintenir le statu quo.

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Techniquement, le rebond de vendredi a amélioré la dynamique haussière des cross EUR. L'EUR/USD a atteint 1.3824, un plus haut de deux mois, sur des anticipations d'une politique moins accommodante de la BCE, mais n'a pas réussi à dépasser les 1.3800 aujourd'hui. Les offres sont nombreuses dans la zone 1.3800/25, avec des stops au-delà des 1.3825. Côté baisse, le support majeur reste dans la zone 1.3655/65 (Fibonacci à 38.2% de la hausse de novembre-décembre). Les sorties de capitaux des émergents devraient continuer à alimenter la demande en euro et limiter les dégagements sur les principaux cross EUR.

L'EUR/GBP reste demandé au-dessus des 0.82000 avec un biais légèrement positif. Des offres d'options sont toutefois placées à 0.82000 pour la semaine à venir. Une cassure sous ce niveau devrait transformer le seuil des 0.82000 en résistance. Côté hausse, les moyennes mobiles à 21 et 50 jours (0.82508 et 0.82706) devraient absorber les pressions haussières.

L'EUR/JPY n'a pas réussi à effacer les offres sur la MM 50 jours (actuellement à 140.98) lors du rebond de vendredi. La vigueur du yen pèse sur la dynamique haussière. Une clôture sous la MM 21 jours (139.59) devrait intensifier les pressions vendeuses dans les prochains jours, d'autant que l'aversion au risque oriente les flux vers la monnaie nipponne.