L'emploi US en vedette

 | 04/04/2014 15:23

Les marchés des changes sont en mode attentiste avant la publication des chiffres de l'emploi US (NFP). Les cross EUR continuent de reculer post-Draghi, la hausse de l'aussie est endiguée et le câble teste le pivot de la MACD à la baisse. Le consensus table sur la création de 200 000 emplois non agricoles en mars, la fourchette supérieure des estimations se situant à 250-275K. Les taux US à 10 ans s'approchent des 2.80% cette semaine et le DXY est à son plus haut niveau depuis le 27 février. Malgré les propos accommodants de Janet Yellen, les marchés poursuivent les ajustements de positions en intégrant une normalisation anticipée de la politique monétaire de la Fed. Les chiffres des NFP joueront un rôle majeur dans la confirmation de la tendance positive du billet vert.

La BCE évoque la possibilité d'un QE

La Banque centrale européenne a maintenu le statu quo lors de sa réunion d'hier. Le taux refi reste au plancher bas historique de 0.25%, le taux de dépôt à 0.00% et le taux de prêt marginal à 0.75%. Selon le président de la BCE, le Conseil a discuté d'un abaissement des taux de refinancement/de dépôt et a envisagé de rétrécir le corridor des taux. Bien que la BCE n'ait pas encore épuisé les mesures traditionnelles, le Conseil aurait accepté à l'unanimité d'employer des instruments non conventionnels. Mario Draghi a déclaré que les anticipations d'inflation restaient ancrées, malgré la mauvaise surprise de mars, qu'il ne voyait pas de risque de déflation et que les chiffres devraient s'améliorer en avril. Le point clé de son intervention est le fait que la BCE envisage un assouplissement quantitatif pour soutenir la liquidité et les prix en zone euro. L'absence d'action de la banque centrale a tout d'abord propulsé l'EUR/USD à 1.3808, mais l'évocation du QE, point saillant de la conférence de presse, a entraîné un repli du cross sur ses plus bas hebdomadaires.

L'écart entre les perspectives de politique monétaire de la Fed et de la BCE devrait accentuer les pressions sur l'EURUSD. Techniquement, les indicateurs de tendance et de dynamique demeurent baissiers, la MM100 (1.3689) étant menacée ce vendredi. Si les estimations optimistes sur les NFP se concrétisent pendant la séance new-yorkaise, le cross devrait poursuivre sa baisse pour toucher les supports clés à 1.3665 (Fibonacci à 38.2% de la hausse de novembre-décembre), puis 1.3595 (Fibo 50%). En cas de déception, nous pensons que la demande d'euros restera contenue sous la MM21 (actuellement à 1.3821).

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Son échec à franchir la MM100 a ramené l'EURGBP à 0.825877 (à l'heure où nous écrivons ces lignes). Les indicateurs de tendance et de dynamique restent solidement baissiers. L'affaiblissement de l'euro devrait continuer à dominer la tendance générale pour une clôture hebdomadaire sous la MM100 (actuellement à 0.83060). Des offres sont observées sous 0.83000, avec des stops au-dessus.

Pleins feux sur les NFP

Les Etats-Unis publient les chiffres de l'emploi de mars cet après-midi. On anticipe la création de 200 000 emplois non agricoles et un taux de chômage en recul de 6.7% à 6.6%. Cette publication est l'événement phare de la semaine, mais sauf surprise, les volatilités devraient rester équilibrées puisque les seuils d'inflation et de chômage ont été retirés de l'orientation stratégique lors de la réunion tenue les 18 et 19 mars par le FOMC. Les marchés intègrent à présent une normalisation à mi-2015 (contre fin 2015/début 2016 auparavant). Les données hebdomadaires confirment l'intérêt croissant pour les placements libellés en dollars. Les fonds actions et obligations émergentes en dollars ont attiré les flux les plus importants depuis janvier et mai 2013 respectivement.

Rappelons que le taux de participation au marché du travail reste relativement faible aux Etats-Unis. L'amélioration du chômage doit donc être modulée en conséquence. Le redressement du marché de l'emploi américain devrait, certes, stimuler l'appétit pour le risque au niveau mondial, si les revenus progressent au même rythme. Le fait est que les interventions monétaires par le biais d'injections massives de liquidités (QE) ont essentiellement bénéficié aux marchés financiers. Le S&P500 a ainsi inscrit un nouveau record à $1,890.90 cette semaine. L'économie réelle en a, par contre très peu profité. Si le durcissement de la Fed a nettement amélioré les attentes et le sentiment des marchés, il en va différemment dans la réalité. Bien que la dégradation des indicateurs US en janvier et février ait été attribuée aux conditions météorologiques, la fourchette supérieure des estimations des NFP (250/75K) paraît optimiste. Nous nous attendons à une reprise mesurée par rapport aux mauvais chiffres enregistrés cet hiver.