Intégration du yuan dans les DTS, déception sur le KoF suisse

 | 30/11/2015 14:49

h2 Probable intégration du yuan dans les DTS (par Arnaud Masset)

Même si la BCE et les NPF US (créations d'emplois non agricoles) retiendront toute l'attention cette semaine, un autre événement important est au programme : la probable intégration du renminbi dans les droits de tirage spéciaux du FMI. La monnaie chinoise rejoindra ainsi le dollar, l'euro, la livre britannique et le yen dans le panier de devises du Fonds. La question qui reste en suspens est la détermination de la pondération du yuan au sein du panier. Si le FMI utilise la formule actuelle, qui est censée représenter la prépondérance d la devise en termes de commerce international et de réserves nationales de change, la monnaie chinoise pourrait obtenir une pondération d'environ 15%, soit plus que la livre sterling (11.3%) et le yen (9.4%). Beaucoup s'attendent cependant à ce que le FMI révise la formule en réduisant l'influence de l'exportation/importation, ce qui abaisserait la pondération du yuan à environ 10%. L'effet de l'intégration est déjà intégré, mais si le FMI décide effectivement de modifier la formule, nous pourrions assister à une dépréciation de la monnaie chinoise.

Une chose est sûre cependant : la PBoC devra avancer sur la voie de l'internationalisation du yuan, dont il lui faudradonc améliorer la liquidité. L'élargissement de la bande de fluctuation sera une première étape, mais sur le long terme, la banque centraledevra aller vers une devise flottante.

h2 Statistiques mitigées au Japon (par Yann Quelenn)/h2

La production industrielle japonaise s'est établie à 1.8% en glissement mensuel. Bien que sous les attentes, elle inscrit un quatrième mois consécutif de hausse. Toutefois, le niveau annualisé reste négatif et s'est dégradé à -1.4% a/a, contre -0.8% a/a en septembre. Les chiffres sont donc mitigés et la tendance mensuelle positive actuelle pourrait n'être que temporaire. L'investissement des entreprises demeure bas, ce qui est certainement lié à une démographie en déclin et à un plus grand attrait pour les opportunités d'investissement à l'étranger.

Autres statistiques clés pour évaluer la politique monétaire japonaise, les ventes de détail sont ressorties nettement au-dessus des attentes à 1.1% m/m et 1.8% a/a, grâce aux vêtements, à l'alimentation et aux boissons. Elles ont constitué le point faible de l'économie nipponne pendant des années. Avec l'assouplissement massif, une progression de l'inflation devrait se produire pour confirmer la reprise. Nous restons haussiers sur l'USD/JPY, en attendant d'autres données favorables. Le Japon doit résoudre le problème structurel posé par le vieillissement de sa population. Shinzo Abe s'emploie à inciter davantage de gens à travailler plus longtemps, ce qui est nécessaire pour sauver l'économie du pays.

h2 Le KoF suisse déçoit (par Peter Rosenstreich)/h2
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Comme nous l'anticipions, l'effet de stimulation de l'affaiblissement du franc s'est évanoui avec le renforcement de la monnaie, qui s'est accompagné d'un ralentissement des perspectives d'activités. Le baromètre économique KoF est tombé à 97.9 en novembre, contre 100.2 attendu et 100.4 (après révision à la hausse) précédemment, nettement sous sa "moyenne de long terme". Sa décélération résulte essentiellement de données négatives en provenance de l'activité manufacturière et des indicateurs d'exportation afférents. L'économie helvétique souffre manifestement du choc de l'appréciation du swissie. De leur côté, les dépôts à vue se sont révélés quasiment inchangés à 468.6 milliards de francs, contre 468.3 milliards précédemment. L'absence d'expansion donne à penser que les spéculations autour des interventions de la BNS étaient erronées. Le franc s'est apprécié face à la devise du principal partenaire commercial de la Suisse, sur fond de fortes anticipations de l'annonce d'un assouplissement important par la BCE jeudi. En outre, l'IPC suisse attendu vendredi devrait rester en territoire déflationniste à -1.3%, contre -1.4% en octobre. La BNS se trouve désormais prise entre l'arbre et l'écorce. Au vu du renforcement du franc, conjugué à des indicateurs d'inflation et de croissance pointant vers une nouvelle dégradation, elle se verra contrainte d'agir. Selon nous, elle réduira encore ses taux d'intérêt, mesure qu'elle assortira d'un resserrement des seuils d'exemption, d'interventions verbales et d'interventions directes sur le marché des changes. Compte tenu de sa tendance historique à agir agressivement, les traders se montreront nerveux et prêts à réagir à tout mouvement du swissie, comme nous l'avons vu vendredi dernier. Nous restons baissiers sur le franc du fait des attentes d'actions de la BNS.

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