Inde - Les risques persistent

 | 10/07/2013 13:26

Une reprise molle

Les perspectives de croissance pour l’année 2013 ont été révisées à la baisse dans tous les pays d’Asie émergente et particulièrement en Inde. La reprise reste molle et les indicateurs conjoncturels sont très contrastés.

Sur l’ensemble de l’année budgétaire 2012/13 (achevée en mars 2013), la croissance économique indienne n’a été que de 5% (en recul de 1,2 point par rapport à 2011/12), soit le rythme le plus faible depuis dix ans.

Du côté de l’offre, les secteurs de l’agriculture et de l’industrie ont enregistré les plus forts ralentissements (avec des rythmes de croissance respectifs de +1,9% et +1,2% en 2012/13. L’industrie manufacturière a affiché une croissance de seulement 1%, soit le rythme le plus faible en quinze ans. L’activité dans les services est restée dynamique (+6,8%) même si elle affichait un recul de 1 point par rapport à l’an dernier. Sa contribution à la croissance s’est élevée à 90%.Du côté de la demande, la consommation des ménages, comme les investissements des entreprises ont enregistré une forte décélération respectivement +4% et +1,7% contre +8% et +4,4% en 2011/12.

Sur l’année 2013/14, les perspectives de croissance ne sont guère encourageantes. L’acquis de croissance pour l’année 2013/14 est faible (1,5% contre 2% pour l’année 2012/13). L’économie devrait légèrement rebondir à 5,3% sous l’impulsion d’une petite accélération de la consommation des ménages et des investissements des entreprises. Néanmoins, les risques sur ce scénario sont importants, notamment pour ce qui concerne les perspectives d’investissement.

Les statistiques de production industrielle confirment que la reprise est réelle mais reste molle (+2,4% en g.a. en avril). La production des biens en capital, qui accélère depuis février,confirme l’hypothèse d’une reprise des investissements. Cependant, l’indice PMI des nouvelles commandes manufacturières (qui a atteint un point bas en avril dernier), le faible niveau d’utilisation des capacités de production dans le secteur manufacturier et les dernières enquêtes sur les projets d’investissement des entreprises plaident en faveur d’une progression limitée des investissements. Or, le manqued’investissements pèse sur la croissance de moyen terme, laquelle a été révisée entre 6,2% et 6,8% par le FMI en février dernier contre 7,5-8% un an plus tôt.