Hausse de l'aussie post-RBA, rand et réal toujours sous pression

 | 03/03/2015 14:14

Après l'abaissement des taux de la PBoC et le statu quo inattendu de la RBA, les verdicts des banques centrales du Canada et du Brésil (mercredi), ainsi que de la BoE et de la BCE (jeudi) sont au centre de l'attention.

Contrairement aux attentes, la RBA n'a pas abaissé son taux directeur à 3.0%, tout en laissant la porte ouverte à un nouvel assouplissement monétaire dans les mois à venir. Sa décision est vue comme une action stratégique judicieuse, en ce que les anticipations de réduction de taux incitent les investisseurs à atermoyer et à verser des salaires bas. De fait, depuis la dernière baisse de taux, le marché du travail australien s'est détérioré, comme en témoignent l'augmentation du taux de chômage à 6.4% a/a et le rythme lent record de croissance des salaires. La forte hausse des prix immobiliers est entrée pour une bonne part dans la décision de laisser les taux inchangés, d'après le gouverneur Glenn Stevens, tandis que la croissance sous la tendance et la glissade des prix des matières premières conduiront probablement à une réduction des taux dans les prochains mois. L'AUD/USD a progressé à 0.7842 (sous le plus haut à 0.7845 inscrit hier), avec un biais légèrement positif des indicateurs de tendance et de dynamique. Des offres solides sont attendues sur 0.7955/0.8000 (MM50j / haut du canal de tendance baissière d'octobre 2014 – février 2015 et optionalité). Nous conservons notre objectif de moyen terme inchangé à 75 cents face au dollar.

Bref point sur les TRY, ZAR et BRL

L'IPC brut de la Turquie a accéléré plus vite que prévu en février, passant de 7.24% à 7.55% a/a, tandis que l'IPC core a marqué une baisse inattendue à 7.73% a/a, contre 8.63% le mois précédent. Ces données en demi-teinte ont accru les craintes des marchés, qui s'attendent à ce que l'amélioration de l'IPC core suscite de nouvelles pressions du président Erdogan et du gouvernement en faveur d'un baisse des taux d'intérêt pour freiner le ralentissement économique. Bien que les chiffres de l'inflation puissent être perçus comme propices à des taux d'intérêt bas, le risque pays de la Turquie et la hausse potentielle de la prime de risque avant les élections générales de juin devraient encore renforcer la désapprobation des marchés vis-à-vis d'une nouvelle action sur les taux. La tendance accommodante de la politique monétaire menée par la CBT ne favorise pas une inflation core sous 7.00/7.50% au premier semestre 2015.

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Mercredi, la banque centrale du Brésil devrait relever le taux Selic d'encore 50 points de base à 12.75% pour freiner les pressions inflationnistes et l'intérêt vendeur sur la BRL. Les anticipations d'un resserrement devraient contenir les ventes du réal pendant la première moitié de la semaine, voire pousser l'USD/BRL sous la ligne de base ascendante de deux semaines à 2.8355. Pendant la deuxième moitié de la semaine, la direction dépendra cependant du dollar à l'approche de l'emploi US attendu vendredi. La position de la Fed étant liée aux données, des chiffres de bonne facture pourraient entraîner un test de la zone 2.90/92.

Le rapport sur le marché du travail US de vendredi jouera un rôle important sur les marchés émergents, les pressions vendeuses sur le ZAR revenant au centre de l'attention. Malgré le bon PIB T4 publié la semaine dernière (4.1% t/t contre 3.8% att. et la lecture précédente révisée en hausse de 1.4% à 2.1%) et l'accélération de l'expansion du crédit privé en janvier, le déficit du budget sud-africain s'est creusé à 29 milliards et celui de la balance commerciale à 24.2 milliards. Le recul du rand et la chute des prix des matières premières devraient continuer à peser sur les termes de l'échange au premier trimestre et pousser le ZAR à la baisse face à un billet vert vigoureux. Le seuil des 12 est dans la mire à un horizon de 1 à 3 mois dans le prolongement de la formation d'un triangle ascendant de long terme.