G10 : consolidation des niveaux post-FOMC

 | 20/03/2014 13:51

h3 G10 : consolidation des niveaux post-FOMC, le swissy est la monnaie la plus affectée

Les marchés des changes ajustent les niveaux après le durcissement de ton inattendu de la Fed hier. Cette dernière ayant laissé entrevoir un relèvement des taux à mi-2015, la ruée sur le dollar a chahuté les indicateurs techniques sur les graphiques G10 / USD. Le présent bulletin se penche sur la modification des perspectives de la politique monétaire américaine et sur les raisons la sous-tendant. L'EUR/USD se traite sous 1.3800 pour la première fois depuis la réunion du 6 mars de la Banque centrale européenne, tandis que l'USD/CAD inscrit de nouveaux plus hauts. En Suisse, la BNS a maintenu le statu quo et sensiblement abaissé les prévision d'inflation pour 2014 et 2015.


FOMC : impact sur les monnaies du G10

Les échanges ont été mis sous pression par le ton "hawkish" de la première réunion du FOMC présidée par Janet Yellen. Contrairement aux anticipations du marché, le FOMC a laissé entrevoir un premier relèvement des taux à mi-2015 malgré la dégradation des dernières statistiques économiques, que la Fed attribue aux conditions météorologiques difficiles. Le calendrier s'est brutalement accéléré. Les perspectives d'une poursuite de l'amélioration du marché de l'emploi semblent avoir joué un rôle majeur dans cette modification. Les prévisions de chômage ont été revues à la baisse de 6.3-6.6% à 6.1-6.3% en 2014, de 5.8-6.1% à 5.6-5.9% en 2015 et de 5.3-5.8% à 5.2-5.6% en 2016. Les prévisions concernant le PIB et l'inflation n'ont en revanche pas été révisées.

L'EUR/USD est tombé sous le plancher de la tendance ascendante (1.3840) et continué de reculer sous 1.3800 pendant la séance européenne (sous le plancher de la tendance plus large à 1.3804). La MACD (12, 26) est entré en zone baissière et laissera entrevoir une nouvelle correction baissière pour une clôture journalière sous 1.3875. Le principal support court terme est placé à 1.3773 (résistance de février). Sa cassure renforcerait la tendance baissière dans les jours à venir.

Le GBP/USD n'a pas réussi à renverser la vapeur hier. La réaction positive aux données de bonne facture (emploi, minutes de la BoE et présentation du budget) n'a pas été assez vigoureuse pour casser la barrière des 1.6650. L'annonce de la Fed a repoussé le câble sous sa MMJ 50 (actuellement à 1.6560). Des bids sont placés dans la zone 1.6500/10, avec des stops au-dessous. Le cross s'approche du plancher de la tendance ascendante de novembre 2013 – mars 2014. Le support principal se situe à 1.6420 (MMJ 100).

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L'USD/CAD a franchi notre objectif Fibonacci (1.1236) et rebondi sur des stops à 1.1269 (son plus haut niveau depuis juillet 2009). La dynamique haussière est à pleine vitesse. Le Canada doit communiquer l'IPC de février vendredi. Les attentes pointent vers une baisse marquée en glissement annuel (malgré une amélioration en rythme mensuel). Les marchés tablent sur un IPC a/a de 1.0% en février, contre 1.5% le mois précédent. Seule une surprise haussière pourrait freiner l'appétit pour l'USD/CAD.

De même, la demande en dollar a propulsé l'USD/JPY à sa MMJ 50. La MACD (12, 26) entrera en zone haussière pour une clôture journalière au-dessus de 102.65. De légères offres d'options sont observées sur 102.75/85, dont la cassure intensifierait l'élan haussier du cross. A l'approche d'avril, les anticipations "dovish" autour de la Banque du Japon constituent un important facteur susceptible de remettre l'USDJPY sur une trajectoire ascendante. Si les marchés adhèrent à la position de "faucon" de la Fed, l'attention se tournera vers les plus hauts annuels à 105.00/45.


BNS : statu quo

La BNS a maintenu la cible Libor à 3 mois à 0.00% lors de sa réunion de ce matin. Les prévisions d'inflation ont retenu toutes les attentions. La BNS les a en effet revues à la baisse de 0.2 point de pourcentage pour 2014 et 2015, à 0.0% et 0.4% respectivement. En l'absence d'une menace d'inflation, la banque centrale a tout loisir de conserver sa position accommodante. Elle devrait continuer de lutter résolument contre l'appréciation du franc, surtout au vu de la montée des tensions politiques avec les pays européens (principaux partenaires de la Suisse, quelque 60% des échanges étant réalisés avec la zone euro, 65% en comptant le Royaume-Uni), dues à la décision de la Suisse de limiter la libre circulation.

L'USD/CHF avait atteint 0.8849 pour la première fois en deux semaines à l'heure où nous écrivons ces lignes. La dépréciation subie par le franc depuis hier tient à des facteurs externes (principalement la Fed). Bien que les indicateurs techniques soient devenus positif, le cross reste exposé. D'important flux de capitaux pourraient s'orienter vers la devise helvétique, du fait de son statut de valeur refuge, tant que la crise russo-ukrainienne perdurera.