EUR ballotté entre crise ukrainienne et spéculations sur la BCE

 | 04/03/2014 14:36

h3 EUR ballotté entre crise ukrainienne et spéculations sur la BCE, GBP en consolidation

La crise russo-ukrainienne continue de saper la tendance. Les monnaies d'Europe de l'est et centrale ont en partie récupéré le terrain perdu hier, mais le risque événement demeure élevé. L'euro a fléchi après les craintes exprimées par Mario Draghi quant aux risques éventuels d'une baisse prolongée de l'inflation en zone euro. La Banque centrale européenne se réunit le jeudi 6 mars et les anticipations des marchés penchent vers une position accommodante. L'euro est ballotté entre la crise ukrainienne et les spéculations entourant la BCE. L'indice des prix à la production de la zone euro publié ce matin est ressorti sous le consensus pour janvier. Au Royaume-Uni, le ralentissement du PMI de la construction a tempéré l'appétit pour la livre. Ailleurs, la PBoC continue d'injecter des liquidités sur les marchés. Le CNY est de nouveau demandé contre le CNH.

GBP en consolidation

Le PMI de la construction britannique communiqué ce matin a révélé un ralentissement de l'expansion en février. L'annonce a eu peu d'impact sur la livre. Techniquement, le câble évolue dans une fourchette étroite. La tendance est légèrement positive et devrait le rester pour une clôture journalière au-dessus des 1.6665 d'après l'indicateur MACD 12, 26 jours. Des barrières d'options avec expiration aujourd'hui sont observées à1.6685/1.6700. Des bids sont placés au-dessus de 1.6710/50/60 et 1.6800. L'EUR/GBP reste demandé au-dessus des 0.82000, mais trouvera une résistance avant la MM 50 jours (actuellement à 0.82685). L'effritement de l'intérêt pour la monnaie unique devrait bientôt peser sur le cross. Côté baisse, une cassure des 0.82000 activera les barrières d'options avec expiration aujourd'hui, mercredi et jeudi avant 0.82000. Les barrières reculent à 0.81500 à partir de vendredi. Les paris haussiers sont partagés.

Draghi évoque les risques liés à une période longue de basse inflation

L'euro a fléchi depuis que le président de la Banque centrale européenne a déclaré hier que plus la baisse de l'inflation perdurait, plus les risques s'accroissaient. Ses propos ont stimulé les spéculations entourant la décision de la BCE lors de sa réunion du 6 mars. Les marchés tablent sur l'annonce d'une action monétaire dès jeudi. Quelles sont les options de la BCE ?

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Premièrement, les taux de dépôt négatifs sont mentionnés depuis des mois comme mesure susceptible de décourager les dépôts en euros et de faire circuler les liquidités. Au vu de la légère progression du dernier IPC et de l'amélioration régulière des PMI, cette solution nous paraît trop agressive. Deuxièmement, certains analystes pensent que la BCE devrait cesser de stériliser le SMP pour accroître les liquidités de quelque 180 milliards d'euros en mars. Cette action semble être une option souple et réaliste. Troisièmement, l'institution francfortoise pourrait choisir de réduire le principal taux refi, ce qui paraît très peu probable car cela restreindrait considérablement le recours à cette mesure par la suite. Enfin, elle pourrait décider de maintenir le statu quo, sachant que la hausse de l'euro menace la dynamique de l'inflation en zone euro. Mario Draghi cherchant manifestement à éviter des scénarios déflationnistes, le communiqué devrait de toute façon être très accommodant.

Malgré les attentes énoncées ci-avant, la crise géopolitique en Ukraine favorise la demande en euros depuis vendredi. Les monnaies d'Europe de l'est et centrale ont reculé face à l'euro, à commencer par le PLN (-0.91%), le RUB (-0.76%) et l'HUF (-0.51%) à l'heure où nous écrivons ces lignes. Notons que l'Ukraine entretient des relations commerciales à hauteur de 46% avec la Russie (39%), la Pologne (5%) et la Hongrie (2%). D'un autre côté, la Russie et la Pologne représentent environ 20% de l'activité commerciale totale de l'Union européenne. Peut-être le patron de la BCE estime-t-il que la crise ukrainienne a un impact limité sur la zone euro, mais les relations sont tout de même dangereusement tendues.

Bref point sur le yuan

Le yuan consolide ses gains aux alentours du niveau de Fibonacci à 76.4% de la hausse de janvier-février. Il est repassé au-dessus de la MM 100 jours face au CNH, ramenant la MACD dans le vert. La PBoC a annoncé des rachats de 35 milliards de yuans équivalant à un taux repo à 14 jours à 3.8% et 50 milliards de yuans équivalant à un taux repo à 28 jours à 4.0%. La Chine a en plus assoupli les restrictions d'émissions de dette pour certaines autorités locales d'après MNI.