Etats-Unis - Un effort de pédagogie

 | 01/07/2013 16:24

Emploi, revenu, confiance… Dépenses !

Le début de 2013 était le trimestre de tous les dangers pour l’économie américaine, avec l’entrée en vigueur des hausses d’impôts et de cotisations salariales décidées dans le cadre du Fiscal Fix. Bien que le poids se soit fait lourdement sentir sur le revenu disponible des ménages, ces derniers ont continué d’augmenter leurs dépenses de consommation et d’investissement résidentiel.

Entre décembre 2012 et janvier 2013, les sommes versées par les ménages au gouvernement au titre des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu ont ainsi bondi de 5,3%, amputant d’autant le revenu disponible. Mais les ménages, qui avaient bénéficié de paiements exceptionnels de primes et dividendes en fin d’année, ont choisi de maintenir leurs dépenses, au prix d’une baisse du taux d’épargne. Ce dernier, qui était de 3,8% en moyenne sur les onze premiers mois de 2012 (et de 7,4% en décembre) est retombé à 2,7% entre janvier et mai 2013. Ainsi, les dépenses des ménages(consommation et investissement résidentiel) ont progressé de 3% au premier trimestre de 2013.

Les premières données pour le deuxième trimestre ne mettent pas en valeur de ralentissement de la consommation. Les ventes de détail sont restées très vigoureuses en avril et mai, avec un indice sous-jacent (qui exclut les carburants, les ventes automobiles, les services alimentaires et les matériaux de construction) en hausse de 3,5% en rythme annualisé sur trois mois (après +4,1% au premier trimestre). Par ailleurs, les ventes immobilières restent également bien orientées, en hausse d’environ 30% en glissement annuel en avril-mai dans le neuf et d’environ 10% dans l’ancien.

L’optimisme des ménages américains est aussi illustré par des enquêtes de confiance très positives. L’indice publié par le Conference Board a ainsi atteint en juin son niveau le plus haut depuis janvier 2008. Après avoir marqué le pas en tout début d’année, en lien avec l’augmentation de la pression fiscale, la confiance s’est formidablement redressée, notamment grâce aux composantes relatives à l’emploi.

Car c’est bien sur le marché du travail qu’il faut chercher les raisons des performances actuelles de l’économie américaine. Sur les cinq premiers mois de l’année, près d’1 million d’emplois ont été créés, permettant de ramener le taux de chômage de 7,9% en janvier à 7,6% en mai. Les revenus dutravail progressent de 3,3% en glissement annuel sur les cinqpremiers mois de l’année, alors que la croissance du déflateur de la consommation se limite à 1,0%. Le pouvoir d’achat des revenus salariaux augmente ainsi rapidement, permettant de compenser la hausse des prélèvements.