Est-il temps de parier sur un affaiblissement des JPY et CHF ?

 | 02/09/2014 15:24

Les cambistes seront focalisés sur les grands rendez-vous des jours à venir. Outre les décisions de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre jeudi, le cabinet de Shinzo Abe se réunit mercredi et la Banque du Japon rend son verdict jeudi. Les spéculations autour d'un remaniement ministériel nippon alimentent la demande sur les cross du yen. En Suisse, l'EUR/CHF fait une pause, l'annonce du ralentissement inattendu du PIB helvétique du deuxième trimestre ayant amoindri les pressions vendeuses aux alentours du taux de change minimum de 1,20 fixé par la BNS. La détermination de cette dernière à défendre ce plancher laisse entrevoir de bonnes opportunités de paris longs.h2 Japon : espoirs d'un assouplissement accru/h2

Les deux prochains jours s'annoncent riches en annonces au Japon. Un remaniement ministériel est attendu mercredi et la Banque du Japon doit faire part de sa décision de politique monétaire jeudi. Le menu de demain comprend la réforme du fonds de pension du gouvernement nippon, la date de la prochaine hausse de TVA et (peut-être) une augmentation de l'assouplissement monétaire pour donner un coup de pouce aux "Abenomics" en perte de vitesse. D'après nombre d'observateurs, la montée des cross JPY intervenue cette nuit résulte essentiellement de spéculations selon lesquelles le réexamen du fonds de pension japonais (prévu plus tard ce mois-ci) aboutirait à une surpondération des actifs étrangers, ce qui devrait accroître les pressions vendeuses sur le yen. Ces rumeurs conjuguées à la demande généralisée de dollar ont porté l'USD/JPY à 104.89 en séance. D'un autre côté, les incertitudes persistent quant au "bon moment" pour appliquer la prochaine hausse de TVA (de 8.0% à 10.0%). Le ministre des Finances Taro Aso soutient la consolidation fiscale et refuse donc de reporter cette augmentation, tandis que le conseiller du Premier ministre Etsuro Honda juge préférable d'attendre une croissance substantielle des salaires et la réalisation de l'objectif d'inflation de la BoJ. A cet égard, cette dernière pourrait, selon M. Honda, accroître la stimulation monétaire pour atteindre l'objectif d'inflation de 2.0%. La situation reste nébuleuse. Nous pensons que Shinzo Abe penchera probablement pour un report et même pour un accroissement de la stimulation monétaire afin d'accentuer l'affaiblissement du yen avant la fin de l'année.

Cela dit, la BoJ se réunit jeudi et devrait maintenir le statu quo eu égard aux incertitudes persistantes. La tendance reste positive sur les cross JPY (un recul généralisé du yen est observé). Toutefois, en cas de déception, le risque principal est une rapide vente tactique dans les prochains jours. Des demandes d'options sont placées au-dessus des 104.00 pour les deux jours à venir, tandis que des stops sont présents au-dessous. Côté hausse, les offres des exportateurs rejoignent les barrières d'options à 105.00, puis 105.50, juste au-dessus de la résistance critique des 105.44 (plus haut de 6 ans inscrit le 2 janvier 2014).

h2 EUR/CHF : en quête d'opportunités d'achat sur repli/h2

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Le PIB suisse a chancelé de façon inattendue au deuxième trimestre, victime de la dégradation de la croissance en zone euro. Il est en effet resté inchangé à 0.0% t/t, contre 0.5% attendu, et a ralenti à 0.6% a/a, contre 1.6% att. et 2.0% précédemment. Il s'est ainsi établi à son plus bas depuis le deuxième trimestre 2012. Les plus mauvaises performances ont été enregistrées par l'industrie, le commerce de gros et les services financiers (près de 40% du PIB). Le plancher fixé par la BNS à l'EUR/CHF a permis à la Suisse de connaître une plus forte accélération de la croissance que la zone euro. Un franc faible paraît cependant n'avoir pas suffi pour protéger le pays contre la récente détérioration de l'économie européenne. Il semble que, malgré les actions de la BNS, l'adage "Quand l'Europe éternue, la Suisse s'enrhume" reste vrai.

Dans un contexte d'affaiblissement des perspectives économiques, d'assouplissement potentiel de la BNS (en réponse à une éventuelle action de la BCE) et de trajectoire vers la "normalisation" de la Fed, l'USD/CHF devrait rester sur sa lancée haussière actuelle pour s'acheminer vers 0.9455/56 (plus haut des 5 et 6 septembre 2013). Du côté de l'EUR/CHF, l'affaiblissement de la monnaie unique pèse sur le cross, la corrélation négative entre l'EUR/USD et l'EUR/CHF s'amenuisant. La corrélation à 40 jours est passée de -40% à -20% début août. Malgré la tendance à la baisse de l'EUR/CHF, la détermination de la BNS à défendre le taux de change minimum de 1.2000 limite les opportunités baissières. Compte tenu de la crédibilité de la BNS, nous surveillons actuellement les dégagements en quête d'opportunités d'achat sur repli.