Espoirs sur la Grèce, indicateurs US dans la mire

 | 23/06/2015 14:39

h2 L'économie américaine va-t-elle enfin marquer une réelle embellie ? (par Arnaud Masset)/h2

Malgré l'optimisme de la Fed, les statistiques des deux derniers mois et demi n'ont pas dressé un tableau brillant de la situation de la première économie mondiale. Les chiffres de la production industrielle communiqués la semaine dernière ont fait apparaître une contraction de -0.2% m/m en mai et l'indice manufacturier Empire State s'est établi à -1.98 (prévision médianes à 6). De plus, les données montrent que l'inflation n'a pas augmenté en mai, l'IPC étant ressorti stable en rythme annuel, soit 0.4% m/m, contre 0.1%a/a et 0.5% m/m attendu. L'IPC core a également déçu, à 1.7% sous le consensus de 1.8% a/a.

Le marché est donc de plus en plus convaincu que le deuxième trimestre n'offrira pas un remake des excellentes performances de l'année passée et que la Réserve fédérale attend une amélioration durable de l'économie avant d'enclencher la remontée progressive des taux. La Fed ayant clairement indiqué que sa politique monétaire dépendait des données, les traders ont aligné leurs positions en conséquence. Ils se montrent pour l'instant encore réticents à bâtir des positions longues sur le billet vert et la chute brutale de l'EUR/USD ce matin correspond davantage à un ajustement des shorts sur l'EUR, résultant de l'apaisement des tensions dans les négociations grecques, qu'au coup d'envoi d'un rebond puissant du dollar. Nous pourrions toutefois assister à un retournement de tendance cette semaine, le marché se focalisant sur la politique monétaire de la Fed et les indicateurs économiques US. L'EUR/USD glisse vers le support des 1.1220 (Fibonacci à 31.8% de la baisse de mai) et il lui faudra des statistiques solides pour réussir à casser la prochaine résistance à la baisse. La prochaine zone solide de support se situe à 1.1050/60.

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h2 La Grèce tente-t-elle de gagner du temps ? (par Yann Quelenn)/h2

La Grèce a proposé un nouveau plan hier soir afin de faire progresser les négociations. Ce projet comprend une hausse des impôts et la suppression des retraites anticipées. Si un accord n'est pas trouvé d'ici le 30 juin, les retraits bancaires devraient se poursuivre (3 milliards d'euros ont été retirés des banques grecques la semaine dernière) et un contrôle des capitaux pourrait être mis en place, comme ce fut le cas à Chypre.

L'indice Athex Composite de la Bourse grecques s'est envolé de 9% hier, porté par l'espoir d'un accord de dernière minute. Nous restons prudent à cet égard. Compte tenu de la dette massive détenue par les créanciers, ceux-ci ont davantage intérêt à trouver un accord que la Grèce. Rappelons qu'un défaut grec aurait un impact catastrophique, notamment pour l'Allemagne et la France, exposées à hauteur de 57.32 et 42.98 milliards d'euros respectivement. Le pouvoir considérable de négociation d'Athènes est sous-estimé par les marchés. L'avenir de la zone euro est en jeu. De plus, Alexis Tsipras a accru la pression sur les créanciers en rencontrant Vladimir Poutine. La question prend à présent une dimension géopolitique, dans la mesure où la Russie, qui est sous le coup de sanctions imposées par l'Union européenne jusqu'à 2016, a tout intérêt à voir la zone euro s'effondrer. Nous nous attendons donc à ce que la BCE et le FMI s'emploient à boucler un accord principalement pour protéger le bloc de la monnaie unique.