Espagne - Reprise sous conditions

 | 02/07/2013 14:08

Moins de rigueur, moins de récession

L’activité s’est contractée de 0,5% t/t au T1 2013, après 0,8% au T4 2012. L’atténuation de la récession devrait se poursuivre au cours des deuxième et troisième trimestres. Les enquêtes de la Commission européenne, même si elles indiquent toujours une contraction du PIB, montrent un redressement tendanciel de la confiance (voir graphique 1). Nous attendons une reprise, timide, d’ici à fin 2013 début 2014.

Le délai de deux ans accordé par la Commission européenne pour réduire le déficit public sous les 3% du PIB se traduit par un assouplissement de la politique d’austérité. L’effortbudgétaire structurel, de 1,8 point de PIB en 2012, passe à 1,1 point en 2013 et 0,8 point en 2014. Le resserrement reste significatif et, compte tenu de la progression du chômage et de la baisse des prix immobiliers, la demande intérieure devrait continuer de se replier, mais à un moindre rythme. En conséquence, la contribution positive du commerce extérieur- ce dernier a ajouté 2,5 points à l’activité en 2012 - pourrait devenir légèrement supérieure à celle, négative, de la demande interne d’ici à la fin de l’année. Certes, une contraction moins marquée de la demande intérieure s’accompagnera aussi d’une moindre baisse des importations. Mais, compte tenu de l’élasticité des importations à la demande intérieure (environ 1,8) et de leur poids relatif dans le PIB (environ 100% pour la demande et 30% pour les importations), l’effet net sera probablement positif.

En réalité, la reprise de l’activité dépendra essentiellementdes exportations, en hausse de 17% g.a. en avril dernier. Si les bonnes performances constatées depuis deux ans sont le fruit des efforts pour regagner en compétitivité, leur poursuite dépend de la vigueur de la demande externe. L’améliorationde la conjoncture mondiale, en particulier dans la zone euro, est la condition de la reprise en Espagne où, malgré une diversification croissante depuis le début de la crise, 50% des exportations sont à destination de l’Union monétaire. La situation actuelle est difficile, la demande intérieure de la zone euro était en baisse de 1,9% g.a. au T1 2013. Mais, au niveau agrégé également, la cure d’austérité s’assouplit. Le resserrement budgétaire structurel dans l’UEM est passé de1,5 point de PIB en 2012 à 0,8 point de PIB cette année et se limitera probablement à 0,5 point en 2014.