En difficulté, Altice scinde ses activités, le point sur les obligations

 | 11/01/2018 11:53

Plombée par une dette dépassant les 50 milliards et des activités européennes en berne, Altice (AS:ATCA) NV, la holding fondée et présidée par l’homme d’affaires Patrick Drahi, a annoncé une réorganisation en profondeur du groupe.

Face à l’inquiétude du marché, une dette correspondant à cinq fois son excédent brut d’exploitation et cinq années de pertes consécutives, Altice a donc décidé de séparer ses activités américaines et européennes en deux entités distinctes.

L'une regroupera les activités européennes où seront notamment logées SFR (PA:SFRGR), Portugal Telecom (LS:PHRA) et NextRadioTV. Elle prendra le nom d’Altice Europe et détiendra 62% de la dette du groupe actuel.

L’autre, Altice USA, chapeautera les activités outre-Atlantique, à savoir les câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision, acquis il y a deux ans pour plus de 26 milliards de dollars.

Dans le cadre de cette réorganisation, Altice USA, qui connaît un désendettement assez rapide et des marges en progression, versera un dividende exceptionnel de 1,5 milliard de dollars, ce qui permettra de renflouer à hauteur de 900 millions d’euros Altice NV, précise un communiqué du groupe.

h2 Difficultés opérationnelles de SFR/h2

L’opération a été bien accueillie par les marchés, l’action Altice cotée à Amsterdam, son marché de référence, clôturant la séance de lundi en hausse de 10%. Le titre a pour rappel perdu plus de 35% depuis la fin octobre, lorsque la holding a fait état de résultats trimestriels inférieurs aux attentes, conséquence de la faible performance opérationnelle de SFR.

Principale filiale du groupe, SFR a ainsi vu ses revenus baisser de 1,3% au troisième trimestre, à 2,76 milliards d’euros, et perdre dans un contexte de bataille promotionnelle avec ses rivaux (Free, Bouygues (PA:BOUY) Telecom et Orange), pas moins de 75.000 clients dans le fixe.

Ces difficultés persistantes du câblo-opérateur français, combinées au lourd endettement de la holding, fruit de nombreuses acquisitions ces dernières années, ont incité Standard & Poor’s a dégradé à « négative » contre stable » la perspective liée à au rating du groupe.

L’agence prend aussi en compte l’effondrement de la capitalisation boursière du groupe face à une lourde dette. Or le groupe, qui s’est construit ces dernières années au fil d’acquisitions financées massivement par endettement, a besoin que ses filiales opérationnelles génèrent un maximum de cash pour honorer ses échéances financières.

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