E-commerce : Showroomprivé.com, à quand la rentabilité ?

 | 08/12/2023 12:04

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

Plébiscité pendant les périodes de confinement, le e-commerce n’a pas su convaincre les investisseurs à plus long terme. Dès la fin de la pandémie, pertes de rentabilité et baisses de cours ont ramené les acteurs de la vente en ligne à la dure réalité : on ne gagne pas beaucoup d’argent dans ce secteur. Showroomprivé.com en sait quelque chose…

Parmi les valeurs totalement laissées de côté par les investisseurs cette année figurent de nombreux acteurs du e-commerce, comme Showroomprivé.com, dont la capitalisation est revenue à seulement 128 M€.

Il est loin le temps où l’on évoquait une valorisation supérieure au milliard d’euros. Mais c’est ainsi… Les investisseurs laissent de côté cette société créée en 2006, devenue l’un des pionniers de la vente de détail en ligne, avec de solides parts de marché dans le textile.

Bien sûr, les marques commercialisées via cette plateforme ne sont pas dans l’univers du luxe pur. C’était l’une des questions que j’avais posées à David Dayan, le patron du groupe, mais celui-ci m’avait opposé une fin de non-recevoir, me disant que les Hermès ou autres LVMH (EPA:LVMH) ne passaient jamais par ce type de canal.

Showroomprivé.com, cela reste tout de même un groupe réalisant près de 680 M€ de chiffre d’affaires (estimation 2023), basé sur trois piliers que sont SRP/Saldi Privati, Beauté Privée, et enfin The Bradery pour la mode premium et jeune.

Le e-commerce ne rapporte pas
Le groupe s’est lancé depuis 2017 dans le dropshipping (en français livraison directe), système de vente sur Internet dans lequel le vendeur ne se charge que de la commercialisation et de la vente du produit. Avec cette stratégie, SRP économise tant sur le stockage que sur la logistique. Une avancée importante qui devrait permettre au groupe de gagner en rentabilité, alors que c’est vraiment l’un de ses points faibles.

Si l’on se base sur les estimations 2023, la marge d’exploitation ne devrait pas dépasser les 3 % cette année, tandis que la marge nette sera comprise entre 0 % et 0,5 %. Avouez que cela fait peu, même si c’est une grande tendance pour le monde du e-commerce. On ne gagne pas beaucoup d’argent dans ce secteur…

D’ailleurs, si vous observez à la loupe les comptes d’Amazon (NASDAQ:AMZN), le leader mondial incontesté et incontestable du secteur, vous vous apercevrez que l’ensemble de sa rentabilité provient bien entendu du cloud, c’est-à-dire l’informatique en nuage, et absolument pas de la vente en ligne.

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Grâce à différentes levées de fonds, SRP est gorgée de cash, avec une trésorerie nette dépassant les 25 M€, ce qui lui donne des marges de croissance externe notamment. Reste à reconstruire l’image boursière de la société, alors que l’action n’a cessé de dévisser ces dernières années, avec notamment une division par quatre en l’espace de trois ans (voir graphique ci-dessous).