Déception sur les données de la ZE avant le verdict de la BCE

 | 01/09/2014 14:09

Les données économiques dictent les cours des changes ce lundi. Les PMI asiatiques médiocres ont été suivis par des indicateurs décevants en zone euro et au Royaume-Uni. La France et l'Italie sont en territoire de contraction (sous 50), tandis que l'indice manufacturier britannique est tombé à un plus bas d'un an. L'euro et la livre restent sous pression vendeuse avant les réunions de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre prévues le 4 septembre. Au vu de la baisse sensible des perspectives d'inflation de l'Euroland, nous sommes impatients d'entendre le discours du présidentde la BCE jeudi. Les perspectives d'inflation sont-elles toujours "ancrées" à long terme ?

Tendance négative sur l'euro en l'absence de bonnes nouvelles dans la zone

L'euro a sous-performé ses grands homologues du G10 (à l'exception de la couronne suédoise) la semaine dernière, victime de la persistance des pressions négatives dues aux incertitudes planant sur la situation politique et économique des pays de la zone euro. Les PMI manufacturiers définitifs d'août publiés ce matin se sont révélés décevants, la France et l'Italie retombant en territoire de contraction, sous la barre des 50. En outre, le PIB allemand a accusé un recul de 0.2% au deuxième trimestre comme attendu. La croissance reste stable à 0.8% en données annuelles (hors ajustements saisonniers). La consommation privée et les dépenses publiques ont ralenti. Les dépenses d'équipement ont baissé de 2.3% (contre -1.3% att. et 2.3% au trimestre précédent). La demande intérieure a marqué un tout petit mieux de 0.1%. Les importations ont décéléré de 2.2% à 1.6%. Les exportations ont en revanche enregistré une progression inattendue de 0.9% (contre 0.2% att. et préc.). Le spectre d'un retour vers la récession de la locomotive européenne limite l'appétit pour l'euro en ce début de semaine. Ces données se sont conjuguées au récent remaniement ministériel français pour conforter la tendance résolument baissière de l'euro. Dans son discours de La Rochelle d'hier, le Premier ministre Manuel Valls a qualifié le dernier plan de stimulation de la BCE de "signal fort", mais a appelé cette dernière à aller encore plus loin pour éviter la déflation au sein des dix-huit. Le président Hollande doit rencontrer Mario Draghi aujourd'hui à Paris, avant la réunion du conseil des gouverneurs prévue le 4 septembre à Francfort. Compte tenu de la chute sévère des perspectives d'inflation à long terme du marché, nouspensons que M. Draghi tiendra des propos accommodants lors de sa conférence de presse mensuelle. D'après Barclay's, l'inflation moyenne anticipée sur cinq ans à partir de cinq ans a reculé à 1.95%, sous les 2.0% étroitement surveillés par les traders. A Jackson Hole, le patron de la BCE s'est dit prêt à utiliser tous les instruments disponibles pour assurer la stabilité des prix à moyen terme, faisant planer des doutes accrus sur l' "ancrage" des perspectives d'inflation. En résultera-t-il de nouvelles actions de la BCE dans les mois à venir ?

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D'après le journal grec Ta Nea, Benoît Coeuré, membre de la BCE, la Banque centrale européenne est "prête à fournir des liquidités supplémentaires aux banques, sous réserve que celles-ci accroissent le crédit en direction de l'économie réelle". Avec la montée des anticipations d'un nouveau geste de l'institution (il est essentiellement question d'achats obligataires via un QE), les rendements des obligations périphériques restent à des niveaux bas records. Les taux espagnols à 10 ans sont à 2.19%, leurs équivalents italiens sont à 2.40%, tandis que les français ont touché 1.25%. L'EUR/USD a creusé ses pertes à 1.3119 à l'ouverture des échanges et la tendance reste fortement baissière. Le support clé se situe à 1.3105 (plus bas du 6 septembre 2013) et les barrières d'options solides devraient freiner la monnaie unique cette semaine. Un important volume d'offres d'options se tient avant 1.3200.

L'EUR/GBP a atteint 0.78918, la dynamique négative s'étant accélérée après la baisse de vendredi. Les résistances se développent au-dessus des 0.79500 (MM21j et 50j à 0.79692 et 0.79547 respectivement). Des barrières d'options conséquentes sont placées sous 0.79500 pour cette semaine. La base cross-currency à 3 mois indique une préférence incertaine et volatile pour l'euro contre la livre. Le support clé s'établit à 0.78743 (plus bas du 23 juillet et de deux ans). Nous restons vendeurs sur rebond, notre biais baissier à long terme restant inchangé.