Draghi pas sympa ; marchés pas contents
Mathieu Lebrun | 09/09/2016 14:38
Hier, les investisseurs ont été déçus par la réunion de la BCE et par le discours de Mario Draghi. Pas de surprise, pas de liquidités en plus, pas de prolongations de la fête : le QE ne sera pas prolongé et – pire ! – le sujet n'a même pas été discuté au sein du comité.
Tel un enfant capricieux, le marché a donc consolidé. Le CAC 40 qui avait enfin débordé sa petite résistance de court terme des 4 520 a plongé sous les 4 500, histoire de marquer le coup.
A Wall Street, la tendance est demeurée incertaine avec, d’un côté la baisse du poids lourd Apple (NASDAQ:AAPL) : la présentation de son nouvel iPhone a laissé le marché sur sa faim… et, de l’autre, la bonne tenue du pétrole. L’or noir pris plus de 2,70% en séance après l’annonce d’une forte baisse des stocks hebdomadaires de Brut (en repli de plus de 14 millions de barils, contre -12 millions estimés par l'API mardi soir, et surtout face à un consensus Bloomberg qui en attendait une légère hausse).
Quoi qu'il en soit, les marchés restent fébriles alors que la Corée du Nord a procédé à un nouvel essai nucléaire… Quel monde merveilleux…
Au niveau de la macroéconomie :
- Les chiffres de l'inflation d’août en Chine ont été publiés ce matin et sortent inférieurs aux attentes. Les prix à la consommation ont en effet augmenté de 1,3% le mois dernier, leur plus faible hausse depuis octobre 2015, alors que le consensus Reuters tablait sur une progression de 1,7%.
- En Chine toujours, les immatriculations de véhicules ont augmenté de plus de 24%, leur plus forte hausse depuis janvier 2013.
- En Europe, l'excédent commercial allemand est ressorti en baisse en juillet et en France, la production industrielle a reculé de 0,6% en juillet, alors que les économistes attendaient une progression de 0,2%. C’est son plus bas niveau depuis un an.
Au niveau corporate :
Vinci (FR0000125486) a remporté (dans le cadre d’un consortium) un contrat d’un montant de 1,3 Mds€ pour la construction d’une importante autoroute en Colombie.
- Rubis (FR0000121253) s’envole de plus de 7% et s’affiche en tête des hausses du SRD ce matin : le groupe a enregistré un résultat net record de plus de 100 M€ (+31%) au premier semestre.
- A l’inverse, Groupe Gorgé (FR0000062671) a publié une perte nette semestrielle de 3,3 M€ au premier semestre (en dégradation par rapport à la perte de 1 M€ enregistrée au premier semestre 2015). La société ayant toutefois indiqué que la rentabilité devrait être bien meilleure au second semestre. Le titre perdait 4% en ouverture, mais commence déjà à combler ce gap... Pour info, nous sommes 3 analystes au sein des publications Agora à être très très bullish à terme sur Gorgé. Donc cela ne nous inquiète pas outre-mesure, car nous sommes persuadés que le positionnement du groupe dans l’impression 3D va faire s'envoler le titre...
- Sinon, Devoteam (PA:DVTM) (FR0000073793), une société de conseil en technologies innovantes, a relevé ses prévisions annuelles après un bon premier semestre.
- Pour le reste, on notera également qu'Air France-KLM se tenait bien ce matin alors que Jean-Marc Janaillac (le nouveau PDG du groupe) a annoncé un nouveau plan stratégique visant à rouvrir la discussion avec les salariés.
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Du côté des recommandations de broker :
- Valeo (PA:VLOF) profitait d’un relèvement d'objectif de cours d'HSBC qui vise désormais 55 € contre 45 € auparavant.
- A l'inverse, Danone était pénalisé par la dégradation de Deutsche Bank (DE:DBKGn) qui passé à "vendre".
Le CAC 40 tape du pied
Après la déception sur la BCE, le CAC a balayé les stops hier après-midi en retombant sous les 4 500 points… avant de rebondir en fin de séance.
En base journalière, cela a conduit notre indice à laisser une mèche basse d’essoufflement, signal intéressant pour les acheteurs. Pour cette fin de semaine, si l’indice arrive à refranchir les plus-hauts d’hier, nous pourrions viser les 4 607 points (contact avec le haut de canal ascendant, visible en pointillés noirs sur le graphique).
A la baisse, une rechute sous les 4 485 points dégraderait la configuration et relancerait le risque baissier vers les 4 460 points dans un premier temps (zone de gap de vendredi dernier).
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