Dans l'attente de la Fed

 | 24/07/2015 14:20

D'après la presse, la Grèce compte redémarrer rapidement les négociations portant sur la finalisation d'un nouveau programme d'aide de 86 milliards d'euros. La Vouli ayant voté le dernier volet de réformes demandées par les créanciers, l'accord devrait être conclu en quelques semaines. Nous n'anticipons pas d'obstacles majeurs à l'obtention des fonds par la Grèce. Le FMI a annoncé qu'il ne participerait pas au plan s'il n'y avait pas restructuration de la dette, mais il finira probablement par s'y rallier. A court terme, l'absence d'incertitude va favoriser un recentrage des marchés des changes sur les fondamentaux et la politique monétaire. A long terme, cependant, nous pensons que la solution actuelle (sans allègement sensible de la dette) n'est pas saine. Le sentiment négatif autour de la Grèce conduira à une diminution des investissements directs, une augmentation de l'évasion fiscale, des atermoiements dans les privatisation et des sorties d'actifs de Grèce. L'effet net sera une baisse de la croissance et l'incapacité à respecter la cure d'austérité. N'oublions pas le risque d'instabilité politique, le Premier ministre Alexis Tsipras ayant déçu les espoirs de la population grecque.

Aucune projection économique ou modification de la politique monétaire ne sera au programme de la réunion du FOMC la semaine prochaine, mais il est clair que la Fed s'oriente vers un relèvement des taux. L'accélération du marché immobilier américain s'ajoute aux signes de bonne santé de l'économie américaine, qui semble prête à supporter un cycle lent de resserrement. Les ventes de logements anciens publiées cette semaine ont marqué une progression de 3.2% m/m (contre 0.9% attendu) au rythme annualisé de 5.49 millions, soit la cadence la plus rapide depuis février 2007.Il est encourageant de noter que les primo-accédants entrent pour une large part dans cette hausse inattendue. Cette lecture fait suite à une série de bons chiffres immobiliers. En outre, le dernier livre beige de la Fed a fait état d'une bonne dynamique de l'activité immobilière dans la plupart de ses douze districts. Pour la Fed, cela indique que le cadre macroéconomique, notamment la vigueur de la consommation intérieure (remise en question après le récent affaiblissement des ventes de détail) est sur la bonne voie. Par réaction, les rendements des Treasuries US à 2 ans ont grimpé au-dessus des 70 pb, du fait d'anticipations avançant le calendrier du resserrement de la Fed.

Les excellents chiffres de l'immobilier résidentiel devraient se traduire par une progression du PIB du deuxième trimestre. Les indicateurs récents ont contrebalancé les données de la consommation du secteur privé inférieures aux attentes, à commencer par les ventes de détail. Cette semaine, les estimations avancées du PIB US réel du deuxième trimestre devraient accélérer à 2.9% t/t. Autre argument en faveur d'un relèvement en septembre, les derniers rapports sur l'inflation ont montré que l'IPC core était passé de 1.7% en mai à 1.8% en juin et qu'il n'est donc plus très loin du seuil de 2.0% de la Fed. Par conséquent, les Etats-Unis paraissent se rapprocher de la normalisation et le découplage des politiques monétaires devraient profiter au dollar. En outre, dans le cadre du cycle de resserrement imprévisible de la Fed (hausses supplémentaires reportées et forte dépendance aux données), la volatilité devrait retrouver des niveaux plus normalisés sur les marchés des changes.

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