Dans l'attente de la Fed, statu quo de la BNS

 | 17/09/2015 14:04

h2 Déception sur le PIB de la Nouvelle-Zélande (par Arnaud Masset)

Le PIB néo-zélandais du deuxième trimestre publié ce matin a déçu, à peine une semaine après que la RBNZ a abaissé son principal taux directeur (OCR) de 25 pb à 2.75% pour relancer la croissance. Il n'a progressé que de 0.4% t/t (c.v.s.), contre 0.6% t/t attendu. Il est toutefois supérieur aux 0.2% du trimestre précédent. La production agricole a augmenté de 3%, après une contraction de 2.3% au T1. L'industrie minière a cru de 2.5% contre -7.8% précédemment, grâce à la croissance de l'extraction pétrolière et gazière. Les exportations ont été durement touchées, notamment du fait de la baisse des prix des produits laitiers, et ont reculé de 1.1%. La situation semble toutefois en passe de s'améliorer, les prix laitiers ayant commencé à se redresser depuis la mi-août. Le pays peut également compter sur une forte croissance du tourisme, secteur favorisé par l'affaiblissement de la devise néo-zélandaise.

Le marché semble sous-estimer l'impact de la chute des prix des matières premières et de l'atonie de la demande mondiale sur l'économie de la Nouvelle-Zélande. La dépréciation du kiwi aidera certainement le pays à faire face à ces problèmes. Nous pensons toutefois que la RBNZ préfèrera attendre d'avoir davantage de données avant de procéder à une nouvelle réduction des taux, afin de permettre à l'économie de digérer le dernier assouplissemnet et le recul persistant des prix des matières premières. Nous anticipons la poursuite de la baisse du kiwi dans les semaines à venir, principalement face à la livre et à l'aussie.

h2 Suspendus à la Fed (par Yann Quelenn)/h2

Après des mois de débats, tous les yeux sont aujourd'hui tournés vers le FOMC qui rendra son verdict ce soir. La probabilité d'un relèvement des taux n'a cessé de fluctuer au cours des trois derniers mois et Bloomberg l'estime à environ 32% actuellement. Le suspense demeure du fait des données en demi-teinte de ces derniers mois. Une hausse des taux pousserait à la baisse une inflation déjà très faible. Les Etats-Unis conjuguent un assouplissement massif à une politique à taux zéro depuis près d'une décennie. Selon nous, cette stratégie n'a pas porté les fruits espérés.

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Un enclenchement du resserrement aurait des retombées conséquentes, notamment sur les marchés émergents qui seront certainement pénalisés. La plupart des échanges mondiaux sont libellés en dollar et les matières premières deviendront plus chères. Concernant les actions, un mouvement sur les taux poussera les marchés à la hausse et mettra un terme à l'ère de l'argent bon marché. Nous pensons toutefois que ce n'est pas le cas pour l'instant et les investisseurs paraissent actuellement s'inquiéter d'une possible survalorisation des marchés mondiaux.

Quoi qu'il en soit, les débats ne sont pas près de prendre fin. Selon nous, les réunions du FOMC d'octobre et décembre deviendront le nouveau moment idéal pour un coup d'envoi du durcissement. Nous commençons néanmoins à nous interroger sur la capacité de la Fed à remplir avec succès son double mandat de stabilité des prix et de plein emploi. Or la confiance est essentielle pour qu'une banque centrale atteigne ses objectifs.

h2 Statu quo de la BNS (par Peter Rosenstreich)/h2

L'évaluation de politique monétaire de la BNS du 17 septembre n'a livré aucune surprise, mais a de nouveau confirmé la nécessité d'un affaiblissement accru du franc.

Comme attendu, la BNS a maintenu la cible Libor à trois mois de -0.25 à -1.25%. Le taux d'intérêt sur les dépôts à vue auprès de la BNS reste à –0.75%. L'institution monétaire juge le franc "nettement surévalué, malgré une légère dépréciation", et elle "reste active sur le marché des changes" en tant que de besoin. L'inflation a reculé de 0.2% points à −1.2%, essentiellement du fait de la chute du pétrole, tandis que la croissance s'est un peu redressée. Les conditions restent toutefois difficiles pour de nombreuses entreprises à cause de l'appréciation du swissie.

L'aspect le plus intéressant de l'évaluation de politique monétaire a sans doute été la phrase : "Les taux d'intérêt négatifs en Suisse et la détermination de la BNS à intervenir si nécessaire sur le marché des changes rendent les investissements dans le franc moins attractifs. Ces deux facteurs permettent d'alléger les pressions sur le franc". Cela donne clairement un aval officiel aux cambistes de vendre le CHF. De plus, en rappelant les taux d'intérêt négatifs au bon souvenir des marchés, elle laisse présager qu'en cas de surappréciation persistante du CHF, elle pourrait encore abaisser les taux. Elle reste cependant consciente des risques d'un franc faible, en suggérant que la situation économique en Chine et les turbulences sur les marchés financiers internationaux pourraient impacter la politique monétaire. Nous craignons que la BNS se montre trop optimiste dans ses prévisions de croissance (le pays venant de passer près d'une récession) et sous-estime les changements structuraux causés par la vigueur continue du franc. Son président Thomas Jordan a récemment donné à entendre que les taux n'avaient pas touché un plancher, aussi des réductions supplémentaires sont-elles possibles si le besoin s'en fait sentir (voire une extension à tous les dépôts à vue). Nous surveillons de près un geste potentiel de la BCE sur les taux d'intérêt et une action préventive de la BNS.

L'annonce du statu quo a déclenché un rebond du franc. L'USDCHF s'est replié à 0.9674 et l'EURCHF à 1.09472. Aucun niveau technique important n'a cependant été endommagé. Nous anticipons un retournement de cette réaction et un nouvel affaiblissement du swissie. Malgré le solide excédent courant et les réserves d'or substantiellesde la Suisse, les traders ne voient plus le CHF comme une valeur refuge de choix (cet honneur échoit à présent au dollar et au yen), mais plutôt comme une monnaie de financement privilégiée.

USDCAD - Breaking The Upside Trend-Line