CHF stable malgré un PIB suisse meilleur que prévu

 | 06/09/2016 12:36

h2 Hausse surprise du PIB suisse (par Peter Rosenstreich)

Le PIB suisse a accéléré à un rythme plus rapide que prévu à 0.60% contre 0.4% attendu, ce qui le porte à un solide 2.0% en glissement annuel (prévisions de Swissquote : 1.4%). La Suisse est de ce fait l'économie affichant la progression la plus rapide d'Europe, malgré le désavantage concurrentiel d'un franc surévalué. D'après le Secrétariat d'Etat aux affaires économiques (SECO), les contributions positives au PIB sont venues du commerce extérieur et de la consommation publique. En revanche, la consommation des ménages stagne à 0.0%. Dans l'ensemble, les exportations de biens ont augmenté de 0.8%, tirées par les produits chimiques et pharmaceutiques, ce qui a compensé les chiffres décevants d'autres secteurs, tels les machines et la bijouterie. En premier lieu, le Brexit ne semble pas avoir un impact significatif sur les données économiques. Cette absence d'effet pourrait se révéler instructive dans la prévision des statistiques britanniques et européennes. En deuxième lieu, malgré cette reprise robuste, les effets de la vigueur du swissie continuent à se faire sentir. La hausse serait minime sans l'important apport de 2.6% des dépenses publiques et les importations de bien, hors ceux de valeur, à 8.5%. Si l'économie suisse continue à fonctionner sans le soutien de la monnaie, il est probable que les consommateurs tendront de plus en plus à modifier leur comportement. Les produits chimiques et pharmaceutiques sont moins élastiques et les changements mettent plus de temps à se répercuter sur les chaînes d'approvisionnement. Nous restons prudents sur l'économie helvétique, compte tenu de la surévaluation du franc. La BNS a réussi à retarder un renforcement excessif du CHF grâce à sa politique de taux négatifs et à ses interventions directes sur le marché des changes. Nous n'anticipons aucun changement dans le mix monétaire lors de la réunion de la banque centrale programmée le 15 septembre (qui limite les achats de francs aujourd'hui). Néanmoins, les attentes d'assouplissement de la BCE et la montée des incertitudes politiques pousseront les investisseurs vers le refuge du franc. L'USD/CHF devra casser les 0.9750 (plus bas de réaction) avant de viser les 0.9550. Les traders de l'EUR/CHF auront dans la mire les 1.0920, puis 1.0900.

h2 Indicateurs inquiétants en provenance d'Allemagne (par Yann Quelenn)/h2

L'Allemagne a publié des statistiques décevantes à la veille du verdict sur les taux de la BCE. Les commandes industrielles de juillet sont ainsi ressorties sous les attentes à 0.2% m/m contre 0.5% m/m. Sur l'année, elles se sont contractées de 0.7%. En outre, la production industrielle attendue demain matin devrait se loger sous la lecture précédente.

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La première économie européenne marque clairement une décélération et les avantages du QE de la BCE restent à prouver. Depuis janvier 2015, le programme d'assouplissement monétaire a dépassé les 1000 milliards d'euros d'achats. Il était prévu d'y mettre fin une fois la trajectoire d'inflation ajustée. Pour l'instant, l'IPC allemand et européen se situent à 0.4% et 0.2% a/a respectivement.

Récemment, les rendements obligataires ont légèrement augmenté et les marchés pensent que cela pourrait permettre à la BCE de ne pas accroître la stimulation. Quoi qu'il en soit, il devient de plus en plus difficile pour la banque centrale de poursuivre son programme massif de rachats d'actifs du fait de la pénurie d'obligations. Ce petit rebond lui apporte donc un soutien.

Selon nous, ce rebond est dû à la possibilité accrue d'un relèvement des taux de la Fed en septembre et/ou avant la fin de l'année. Il en résulte un mouvement risk-on, qui nous paraît temporaire car l'ère des taux négatifs est loin d'être finie. Sur le marché des changes, la demande de dollars contre l'euro devrait augmenter jusqu'à la prochaine réunion de la Fed.

EUR/USD - Volatility Lowers.