Ces trois facteurs devraient soutenir la hausse de l’or

 | 02/05/2018 12:18

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr

On ne peut reprocher à ceux qui investissent dans l’or de se demander à quel moment les choses vont changer – pour le meilleur ou pour le pire. L’or pourrait se replier sous les 1 300$ ou bien s’envoler vers les tant attendus 1 400$. Selon moi, ce dernier scénario est le plus probable. Voici pourquoi.

▶ Les cours de l’or sont animés par trois principaux facteurs

(1) Le premier facteur, ce sont les achats de valeurs-refuges, fondés sur ce que l’on appelle le « facteur de la peur » (fear factor), lié aux événements géopolitiques et à la guerre financière, notamment les guerres commerciales.

(2) Le deuxième facteur est le niveau des taux d’intérêt réels, lequel est fonction des taux nominaux et de l’inflation. L’or ne génère pas de rendements et se trouve en concurrence avec les liquidités en matière d’investissement. Lorsque les taux réels augmentent, les liquidités deviennent plus attractives et cela freine le cours de l’or en dollars.

(3) Le troisième facteur est celui de l’offre et de la demande fondamentale. A cet égard, l’or est identique aux autres matières premières. Si l’offre est abondante et la demande faible en raison d’un sentiment médiocre, cela freine également le cours de l’or.

A tout moment, ces trois facteurs peuvent s’aligner ou l’écart se creuser. Ils peuvent tous les trois faire grimper ou baisser le cours de l’or. Lisez la suite pour comprendre quel poids a chaque facteur

Le tableau se complique dans la mesure où ces facteurs ne subsistent pas forcément sur un seul mode positif ou négatif – à l’égard de l’or. C’est souvent le cas mais, dernièrement, ils se montrent volatils.

▶ Les composantes du facteur Peur

Par exemple, les composantes du facteur « Peur » sont les conflits géopolitiques en Corée du Nord, Iran, Syrie et Russie, ainsi que les guerres commerciales qui se sont déclenchées récemment. Pourtant, toutes ces dynamiques font « un pas en avant, un pas en arrière ».

Un beau matin, le président Trump inflige 50 Mds$ de tarifs douaniers à la Chine. Le jour suivant, il annonce qu’il est prêt à négocier avec ce pays en toute amitié. Un autre jour, les Etats-Unis lancent des missiles de croisière sur des cibles, en Syrie, tout près des troupes russes. Le jour suivant, Trump fait savoir qu’il veut inviter Poutine à la Maison-Blanche. Le même type de virevolte géopolitique caractérise les relations avec la Corée du Nord ainsi que les accords sur le nucléaire avec l’Iran. Il faut ajouter à ce mélange un surcroît de volatilité provenant de l’enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur « l’ingérence russe », et les intrigues au sein du département de la Justice et du FBI.

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Bref, le facteur « peur » a ses bons et ses mauvais jours, ce qui maintient le cours de l’or au sein de sa fourchette de transaction, et fait obstacle à toute envolée ou tout effondrement.

Les taux d’intérêt réels sont un frein plus persistant, pour l’or, en raison de la double dose de resserrement monétaire opérée par la Fed. La Fed relève les taux d’intérêt mais, en même temps, détruit de l’argent via la réduction de son bilan : le resserrement quantitatif (QT).

Ce resserrement a fait augmenter les taux d’intérêt nominaux. Mais les données n’affichent aucune inflation significative. Alors, à mesure que les taux nominaux augmentent, les taux réels augmentent aussi, ce qui n’agit pas en faveur du cours de l’or. Le troisième facteur, celui de l’offre et de la demande fondamentale, joue en faveur de l’or. La Chine, la Russie, l’Iran, la Turquie et d’autres pays achètent un maximum d’or sans pour autant impacter le marché : le but étant de ne pas faire augmenter le coût de leurs acquisitions. Dans le même temps, la production d’or mondiale stagne. Inutile de croire à la notion de « pic de production » de l’or pour constater que la production d’or mondiale stagne à 3100 / 3150 tonnes par an depuis 2015.