Ce que l’OAT nous dit de la campagne présidentielle française

 | 21/03/2017 11:15

Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr le 20 mars 2017

Le premier tour des élections présidentielles aura lieu dans un mois. Au lieu de suivre l’avancée des sondages (qui se trompent de façon récurrente), je vous propose plutôt de suivre le verdict du marché, et plus particulièrement celui du marché des taux à 10 ans : l’OAT pour la France et le Bund pour l’Allemagne.

Vous allez voir que les messages qu’ils envoient sont non seulement intéressants, mais qu’en plus, les deux indices de taux sont sur des supports ultra-importants qu’il vaudrait mieux préserver. Nous allons donc voir tout cela aujourd’hui, car c’est à mon sens bien plus important et parlant que de savoir de quelle manière le prix des chaussettes de Fillon impacterait les vote.

Rappelons quelques bases de fonctionnement du marché obligataire

Il ne faut pas confondre le marché obligataire (qui indique le prix de l’actif « 10 ans français », ou « 10 ans allemand ») et le rendement de la dette. Plus le rendement de la dette monte, plus le prix de l’obligation baisse, et inversement. Par exemple, lorsque, en septembre 2016, le rendement du 10 ans Français était à 0,10%, le cours de l’OAT était à un top, autour de 162. Maintenant que le rendement du 10 ans tourne autour de 1,10%, le cours de l’OAT est à 145.

Il y a théoriquement une corrélation inverse entre l’évolution des rendements des dettes souveraines et les marchés actions. Dans un marché sain, toute augmentation du rendement des taux (lorsque le rendement du 10 ans français passe de 0,50% à 1,00% par exemple) est censée entrainer une baisse des marchés d’action.

Enfin, une hausse des taux reflète logiquement une montée du risque: les investisseurs veulent bien investir dans un pays risqué, mais à condition que ce risque soit plus fortement rémunéré. Jusque-là, tout est logique….

… Sauf que ce principe fondamental d’économie libérale est gentiment piétiné par les banques centrales depuis des années. Ah oui, parce que bien évidemment, les banques centrales militent pour une économie libérale, mais quand ça les arrange. Quand cela ne les arrange pas… eh bien elles se débrouillent pour que ça les arrange quand même à coup de milliers de milliards d’euro, de dollars, de yuan ou de yen déversés dans le système. Bref. Nous avons un marché aussi libre que l’ex-URSS au temps du Politburo et qui, comme dirait Philippe, « est administré à la mode soviétique ».

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Toujours est-il que du côté des taux Européens, malgré les divers programmes de « politiques monétaires accommodante » les tensions augmentent.

Et c’est ce que nous voyons sur les marchés de taux. J’utilise ici comme support d’analyse les contrats Futures (ayez bien en tête qu’une hausse des taux, des rendements, entraine une baisse de ces contrats).

Je vais commencer par le Bund, qui est LA référence en Europe

Je vous propose régulièrement des analyses sur le Bund car c’est un indice et un indicateur de la santé des marchés hyper important.